Richard Caumartin

La 25e production théâtrale des Indisciplinés de Toronto était présentée les 3 et 4 décembre au Théâtre Palmerston avec sept courtes pièces mises en scène par des membres de la troupe amateure pour un spectacle rempli d’humour et de légèreté.

La genèse de cette production intitulée Veuillez, Madame vient d’un atelier de mise en scène en juin dernier qui a permis à six participants et Agnès Salmon, qui avait assuré la mise en scène du dernier spectacle des Indisciplinés (Le Prénom), de concevoir leur propre mise en scène. Résultat : un spectacle varié, savoureux et drôle joué par 18 interprètes.

« En général, nous n’avons pas de problème à recruter des acteurs et actrices, mais surtout des actrices, cependant il est difficile de trouver des metteurs en scène, explique Geneviève Brouyaux, présidente des Indisciplinés de Toronto. Alors nous avons décidé d’offrir un atelier de mise en scène pour donner confiance à des personnes intéressées mais qui ne l’ont jamais fait.

« Agnès Salmon a donné une série d’ateliers mais, le plus important, était que les participants puissent mettre en œuvre ce qu’ils avaient appris. Nous avons alors lancé ce projet où chaque personne mettait en scène une courte pièce. L’investissement était moins onéreux et nous en avons fait un spectacle », poursuit la présidente de la troupe. Ce qui rassemble les pièces est qu’elles sont toutes de la même période avec trois auteurs qui avaient un style similaire, soit Georges Courteline, Tristan Bernard et Georges Feydeau.

« Des pièces courtes et intéressantes pour lesquelles chaque metteur en scène avait la liberté d’action d’adapter la pièce comme il l’entendait. Il y avait tout de même un thème général qui a guidé le choix du titre Veuillez, Madame. Nous voulions représenter l’élégance de la Belle époque (1890-1914), de la langue et il y a un rôle féminin important chacune d’elles », ajoute Mme Brouyaux.

 

L’une des raisons d’être des Indisciplinés de Toronto est de donner l’occasion au plus grand nombre possible de faire du théâtre. Avec 18 personnes sur scène, ce spectacle a permis de donner des rôles à beaucoup d’amateurs.

« Nous essayons toujours d’intégrer de nouveaux acteurs, cela fait partie de notre mission, assure la présidente. Nous avons eu la chance d’en accueillir plusieurs encore et quand les gens n’ont pas d’expérience ou ne sont pas très confiants, nous leur donnons un plus petit rôle et, peu à peu, ils se développent pour prendre des rôles plus importants par la suite. »

Les deux représentations ont fait salle comble au Théâtre Palmerston. Quant à l’équipe technique, deux personnes ont géré le son et l’éclairage. Le décor était « relativement minime », précise Mme Brouyaux, puisqu’il fallait ajuster le décor pour chaque pièce en utilisant les mêmes morceaux d’une pièce à l’autre. L’équipe devait sortir le matériel le soir même alors elle n’a pas utilisé de murs ou autre grand panneau décoratif.

« D’habitude, nous jouons plutôt dans l’auditorium de l’école Saint-Frère-André où nous avons plus de liberté pour laisser nos décors dans les coulisses et les démonter plus tard », dit-elle.

Entre les spectacles, pour garder la communauté engagée, la troupe a donné plusieurs séries d’ateliers hebdomadaires au cours de l’année qui ont été très populaires, et une façon de recruter des acteurs et metteurs en scène potentiels ainsi que des personnes pour répondre aux différents besoins.

« Nous avons aussi les ateliers mensuels – Vendredi Théâtre gourmand – au studio du Théâtre français où nous prenons une œuvre classique et nous explorons différentes manières, sérieuses ou farfelues, de l’interpréter, tout en partageant de bons petits plats et quelques boissons offertes par la troupe », conclut Geneviève Brouyaux. Une activité qui connaît beaucoup de succès. Le prochain et dernier rendez-vous de l’année de cet atelier théâtre sera le 12 décembre de 18 h 30 à 20 h 30.

Photo : L’équipe d’Antoinette ou Le retour du marquis. De gauche à droite : Ewen Ogor, Julia Cotellon, Geneviève Proulx, Lee Ann Fonlebeck, Yasmina Bahlil, David Café-Fébrissy (metteur en scène) et Charles Antoine Dubois (Crédit : Jolene Zolen)