À peine le réveillon du premier de l’an achevé qu’environ 400 téméraires se lancèrent dans le grand bain de 2013 en pénétrant dans les eaux glaciales du lac Ontario. Vous n’êtes sans doute pas sans vous demander ce qui pouvait bien motiver ces « ours polaires » à vouloir braver une eau à 2 °C, une température de l’air avoisinant les -5 °C et un vent hivernal venu du nord.

 

Pour certains ce fut sans nul doute le sens du défi ajouté à un brin de folie. Pour d’autres, comme Paul Kuhlberg, c’est aussi l’occasion d’entamer une nouvelle année en perpétuant une tradition venue des pays du nord.

 

« Mes parents sont Finlandais et Suédois. Je l’ai fait quand je me suis rendu à Helsinki en mars 2012. Je pourrais le faire tous les jours si c’était organisé ici comme à Helsinki », confie-t-il avec enthousiasme, tout en arborant un casque ailé de Viking avec fierté.

 

De tels bains hivernaux se déroulent un peu partout à travers le monde. Ils sont une pratique courante dans les pays scandinaves et en Russie. On en dénombre aussi plusieurs en Ontario depuis quelques années : Oakville, Huntsville, Sarnia et Toronto.

 

« Je le faisais avec mes amis à mon chalet. Puis un jour en prenant un café, l’idée nous est venue d’organiser une baignade le jour de l’an à Toronto », révèle Ian MacLeod, un des organisateurs du bain qui se déroule depuis maintenant huit ans sur la plage Sunnyside à Toronto.

 

D’un minuscule noyau composé de seulement 25 intrépides en 2005, l’événement n’a cessé de grossir pour attirer plus de 400 personnes aujourd’hui. En même temps que de se rafraîchir les idées en ces temps de fêtes, les participants collectent aussi des fonds pour l’organisme Habitat pour l’humanité.

 

« Nous avons recueilli 130 000 $ au cours des huit dernières années, partage Joanna Dwyer, responsable des relations avec la presse pour Habitat pour l’humanité, et nous comptons atteindre 30 000 $ cette année. »

 

Depuis 1988, Habitat pour l’humanitéest venu en aide à environ 250 familles torontoises. Grâce aux dons en argent, aux matériaux de issus de rénovations et à une véritable armée de bénévoles, l’organisme permet à des familles de recevoir un logement décent et à un prix abordable.

 

« En venant faire trempette dans le lac Ontario, ces baigneurs apportent leur soutien aux familles qui ont besoin d’un logement à prix abordable et améliore ainsi grandement leur qualité de vie », affirme Neil Hetherington, directeur général de Habitat pour l’humanité et baigneur lui-même. Toutes les dix minutes, une famille à travers le monde reçoit les clés d’une maison grâce à Habitat pour l’humanité.

 

C’est bien cette noble cause qui anime Paul Torres et Simone Davidek à s’embarquer dans cette folle aventure. Pour une première participation, ces deux amis d’enfance ont réussi à collecter 4000 $ à eux deux, les plaçant ainsi en tête parmi les donateurs.

 

« L’idée de participer a germé alors que nous étions en vacances en Écosse, explique Simone Davidek, costumée en baigneuse hawaïenne, et j’ai réussi à convaincre Paul de le faire avec moi! » Depuis, d’autres amis se sont joints à eux pour former le groupe des « Tchèques et compagnie ».

 

« Je pensais pouvoir courir et plonger la tête la première, s’exclame Paul Torres à la sortie de l’eau. Mais il y avait tellement de monde que j’ai dû m’arrêter avec de l’eau jusqu’à la taille. C’est alors que je me suis rendu compte de ce que j’étais en train de faire et que j’allais devoir y mettre la tête aussi! »

 

« C’est un petit effort qui fait une grosse différence pour de nombreuses familles nécessiteuses », fait remarquer Neil Hetherington. C’est aussi une façon originale de se lancer dans le bain pour la nouvelle année.

 

Pour plus de renseignements sur Habitat pour l’humanité : www.torontohabitat.ca.