Place à la danse contemporaine à Toronto du 17 au 20 août! Le festival Dance : Made in Canada présente, au Betty Oliphant Theatre, des œuvres de chorégraphes de tous horizons culturels, aux visions artistiques bien distinctes.

Ce festival pancanadien créé en 2001 se déroule tous les deux ans en Ontario. Il constitue pour les artistes émergents un coup de projecteur sur leurs performances et une occasion de collaborer avec d’autres disciplines artistiques.

Un terrain d’expression rêvé pour la chorégraphe torontoise Marie-Josée Chartier qui mettra en scène 17 jeunes danseurs issus de l’Université Ryerson et de la School of Toronto Dance Theatre. Présentée pour la première fois dans la Ville reine, sa création, Crépuscule, est une réponse physique et visuelle à la pièce de musique In the high branches pour quatuor à cordes et contemporain, rédigé par la compositrice Linda Catlin Smith.

«  J’ai chorégraphié cinq pièces différentes sur cette musique jouée avec des instruments indonésiens qui donnent un relief sonore unique. Crépuscule est sans doute la plus poétique et la plus virtuose », affirme Mme Chartier. Elle demande à ses jeunes danseurs, souvent axés sur la prouesse, d’aller plus dans le détail, de développer leur collaboration, leur subtilité et leur maturité.

S’inspirant de la musique contemporaine et des arts visuels pour créer des pièces, la chorégraphe confie en effet une grande part de responsabilité à ses danseurs, leur laissant une marge de fluctuation à l’intérieur de chaque performance, selon leur rapport aux autres et à l’espace.

« C’est la deuxième fois que je participe au festival. J’avais déjà présenté un duo assez intense dans La lourdeur des cendres, sur la scène du Betty Oliphant Theatre, dont la grandeur accentuait la solitude, se souvient-elle, séduite à l’idée de rejouer avec plus de danseurs dans un tel espace où l’éclairage, assuré par le Torontois Noah Feaver, joue un rôle essentiel.

Autre invitée de marque : la compagnie québécoise Ebnfloh, dirigée par Alexandra « Spicey »Landé, créatrice du Festival de danse de rue montréalais Bust a Move, plongera le public dans une autre atmosphère. Mariant le hip hop et la danse montréalaise, elle provoque le dialogue entre ces cultures, tout en continuant de pousser ses aspirations artistiques encrées dans l’authenticité de la culture urbaine qu’elle représente.

La productrice montréalaise Sasha Kleinplatz offrira, quant à elle, un travail très personnel avec la première à Toronto de Chorus II. Enracinée dans les mouvements de balancement pratiqués par les hommes juifs. Cette pièce transforme un ancien rituel en un ensemble cathartique pour six hommes qui explorent, avec force et tendresse, les performances de la masculinité.

Tout au long du festival, une série d’œuvres d’art textile de Susan Kendal et une installation interactive de Luke Garwood seront exposées dans le hall du théâtre. Il sera aussi possible d’assister (sur invitation) à Danse, Confédération et Réconciliation, une pièce évoquant la danse de balle, utilisée dans la construction de la nation, engendrant l’interdiction de la danse autochtone. Un ensemble dynamique d’images et d’artefacts illumine ces deux récits rarement entendus dans l’histoire de la Confédération.

Photo : dans Crépuscule, la chorégraphe Marie-Josée Chartier met en scène 17 jeunes danseurs torontois, ici lors de leur répétition.