La Société d’Histoire de Toronto a tenu une conférence le mercredi 15 avril sur le thème des commémorations de la présence française en Ontario. Pour l’occasion, le professeur Glenn Turner et Christian Bode ont tenu un exposé sur les différentes célébrations qui ont eu lieu au Canada et partout dans le monde, ainsi que sur le portage de Toronto.
C’est M. Bode qui ouvre le bal, en évoquant les « sept bronzes de Champlain » ou statues de l’explorateur français et leurs inaugurations. Ainsi, l’on retrouve la monumentale statue de Champlain à Québec qui marque son arrivée en 1608. L’inauguration de la statue rassemble en 1898 plus de 30 000 personnes, une foule plus importante que celle présente lors de la cérémonie d’inauguration de la statue de l’explorateur dans l’État de New York le 4 juillet 1907, avec 6000 participants. Christian Bode est revenu sur les célèbres statues de Champlain à Midland, Ottawa et Orillia (Ontario), Saint-John (N.-B.) et au Lac-Champlain.
La conférence « d’une commémoration à une autre » est aussi l’occasion de rappeler les événements tenus par la Société d’histoire qui, cette année, fête le 400e anniversaire de la présence française dans la province. Ainsi, la SHT a prévu une expédition en septembre prochain dans les pas du portage de Toronto, chemin emprunté par les explorateurs et Premières Nations. L’expédition commencera le vendredi 11 septembre avec une cérémonie officielle sous la statue de Champlain et se poursuivra le lendemain avec le départ d’un groupe, en canot, au sud du lac Simcoe, qui sera suivi d’une randonnée sur le NOKIIDA Trail, à Newmarket et sur la Oak Ridges Moraine Trail, pour terminer au niveau de la plaque du Portage de Taronto. Enfin l’expédition s’achèvera le dimanche 13 septembre avec un premier rendez-vous dans la ville de Kleinburg, suivi d’une marche près de la rivière Humber pour se terminer au parc Étienne-Brûlé.
Ce chemin, le professeur Glenn Turner l’a emprunté, et a tenté de retracer le portage utilisé par les explorateurs il y a quatre siècles. Une expédition de 45 km qu’il a fait seul en trois jours, en s’aidant des indices qu’il a pu déceler sur son passage : « On ne peut pas être certain de tous les faits sur le portage »,
confesse-t-il. Il s’agissait d’une route très empruntée, qui a été progressivement délaissée avant d’être remplacée par la rue Yonge, sur la décision de Simcoe. En effet, le sentier était étroit, une personne à la fois pouvait s’y aventurer, avec des endroits plus sombres que d’autres, traversant des forêts, lacs, rivières ou marécages.
Glenn Turner fait découvrir étape par étape les endroits du portage qu’il a pu explorer en passant du lac Simcoe à la rivière Humber, et par la forêt Happy Valley. L’ultime question reste de savoir s’il y a « quelque chose à voir sur le portage? La réponse est à la fois oui et non », constate le professeur. Réponse dans son prochain livre sur le portage de Toronto, qui paraîtra le 23 mai.
Photo: L’assemblée écoute l’exposé de M. Bode.