Les couleurs s’animent et la lumière prend vie à la Galerie Glendon où l’exposition Lumière concrète de Philippe Blanchard sera présentée jusqu’au 22 novembre. L’artiste revisite l’espace grâce à l’animation en exposant deux types d’œuvres. 

Les premières sont des images projetées sur un mur à l’aide d’un projecteur de différentes couleurs et d’un pochoir coupé au laser, qui donnent l’impression de profondeur grâce à la perspective et à la lumière utilisée. 

L’autre œuvre, plus impressionnante, est en quatre dimensions, rayées des trois couleurs primaires (le rouge, le vert et le bleu), et qui semble se mouvoir sous la variation des lumières. Ces œuvres ont été réalisées par l’artiste Philippe Blanchard, en association avec Le Labo, centre d’art médiatique francophone de Toronto, qui soutient et promeut les créations en arts médiatiques.

Philippe Blanchard a évolué dans le milieu de l’animation, avec une formation en cinéma et effets spéciaux, et une carrière en animation commerciale. Sa formation lui a permis une pratique artistique pluridisciplinaire, mêlant ainsi l’art de la peinture, le dessin, les arts imprimés avec les nouveaux médias et animations. Artiste fréquemment exposé aux États-Unis, en Europe et au Canada, il enseigne également à l’Université de l’ÉADO (École d’art et de design de l’Ontario). 

Il s’inspire de structures architecturales liées au feu et à la lumière et se sert de nouveaux matériaux tels que le papier sérigraphié déchiqueté et les rétroprojecteurs pour réinventer le lexique visuel très familier des couleurs d’images que l’on regarde quotidiennement dans l’animation. L’artiste explique que ces couleurs du spectre lumineux, différentes de celles de la peinture, sont « faciles à isoler et fonctionnent bien ensemble ». 

Pour cette exposition, il utilise la combinaison de la peinture, des imprimés et des rayures sur ces œuvres. Il mélange les matières telles que le bois ou le tapis avec des formes géométriques rectangulaires et triangulaires. Ces matériaux et installations sont rayés par les trois couleurs primaires et sont successivement éclairés par les mêmes couleurs, ce qui donne l’impression d’un mouvement et de l’animation de la scène. Les lumières sont contrôlées par un ordinateur qui varie la vitesse de changement des couleurs, ce qui donne la sensation de vertige lorsqu’elles se succèdent rapidement. 

En se déplaçant autour de cette œuvre, le spectateur découvre la scène sous un angle différent : « Certains ont l’impression d’une surface plate. Mais, quand on se déplace, ça bouge et ça prend forme », remarque l’artiste. Ce qu’il veut montrer avec cette exposition et son travail en général, c’est un tout autre visage de l’animation « qui, avant Disney, était considéré comme une forme artistique ».

Il travaille avec « l’effet d’optique » et laisse à chacun sa propre interprétation de son œuvre. L’ensemble de ces œuvres hypnotise presque le spectateur. L’œil est attiré un peu partout, intrigué par ces mouvements rapides et flashs de couleurs qui sont tant familières. 

Une conversation entre Philippe Blanchard et Geneviève Thauvette aura lieu, à la Galerie Glendon, le 1er novembre de 11 h 30 à 13 h. Ce rendez-vous artistique permettra de dévoiler les techniques utilisées par Philippe Blanchard.

Photo : Images en perspective projetées par rétroprojecteurs