Les aquariums de papier de Ripley Whiteside

La galerie montréalaise Pierre François Ouellette présente jusqu’au 24 décembre l’exposition Les aquariums de Toronto au centre d’art Center Space.

La série d’œuvres réalisées par l’artiste Ripley Whiteside propose une interrogation sur notre système de compréhension de la biodiversité lors d’une exposition en douceur et en poésie.

« La façon dont nous définissons la nature m’a toujours intéressée, observe l’artiste américain basé à Montréal. Il existe une longue tradition d’art liée à l’histoire naturelle. J’ai une sorte d’approche scientifique face à elle. »

L’animal, un symbole, un personnage récurrent dans le travail de Ripley Whiteside qui s’interroge sur la perception qu’en a l’humain.

« La mythologie, les dessins animés, … Nous nous rapportons aux animaux d’une manière dont eux ne se rapportent certainement pas. C’est quelque chose que je trouve fascinant. Il une déconnexion entre la façon dont les animaux sont affichés et la réalité écologique dans laquelle ils vivent. Nous sommes les prédateurs dominants et nous regardons les animaux comme si nous vivions paisiblement avec eux », fait part l’artiste.

img_0183pC’est en un clin d’œil à son propre nom Ripley et les célèbres aquariums de Toronto qu’il s’intéresse à l’aquarium même pour lui dédier toute une série.

« La proximité avec le lac Ontario m’a intéressé, rapporte-t-il. Les aquariums sont très visibles, mais ce qui est invisible c’est la crise écologique qui se passe dans le lac Ontario qui est très pollué. Alors que l’aquarium, lui, est très propre et donne cette idée de grande diversité biologique, alors qu’une extinction d’espèces a lieu un peu partout. »

Dans un procédé de répétition, l’artiste collecte des images de référence et intègre ses compositions sur un support en papier utilisant une technique mélangeant ancre, peinture à l’eau et latex liquide.

Le papier en pied de nez à l’aquarium et l’eau que ce dernier sous-entend; l’artiste choisit, en effet, le matériau le moins fait pour résister à l’eau.

Les créatures maritimes prennent alors vie dans ces aquariums de papier, conceptualisant la vie animale depuis notre point de vue d’humain.