Ils n’étaient pas venus dans la Ville reine depuis 15 ans. Les Québécois du groupe Le Vent du Nord ont fait une halte remarquée sur la scène du Centre Harbourfront le samedi 22 juillet. Cette unique étape ontarienne dans une tournée, qui s’étend de l’Alberta au Royaume-Uni en passant par l’Ohio et le Québec, a comblé le public torontois, tant francophone qu’anglophone.
Difficile de dénicher une place sur les bancs en plein air installés près du lac Ontario. Et pour ceux qui n’en avaient pas, peu importe : la musique du Vent du Nord se danse autant qu’elle se chante!
Nicolas Boulerice au piano, Simon Beaudry à la guitare, Olivier Demers au violon et Réjean Brunet à l’accordéon ont accroché sans mal le public multiculturel de la capitale ontarienne avec un répertoire de chants folkloriques populaires et de leur propre composition.
Empreints de poésie et de références historiques, les chants du quatuor sont comme des parenthèses nostalgiques qui s’écoutent, se dansent et se vivent au présent. Tantôt graves comme Noce tragique, tantôt légers comme Les amants volages, les titres du groupe né en 2002 sont une porte ouverte sur la richesse du folklore québécois.
Le dernier album, Têtu, ne fait pas exception. Une mosaïque de contes portée par des rythmes celtes et bretons typiques, importés en Nouvelle-France au XVIIIe siècle.
Le titre de ce huitième opus a vraisemblablement semé des dissensions au sein de la formation sur l’intérêt ou non de mettre un « s » à Têtu. L’anecdote contée en français et en anglais, comme un fil conducteur humoristique entre les chansons, a amusé le public.
Le quatuor était pourtant bien à l’unisson ce soir-là, entraînant les Torontois dans une ronde sans fin.
Le tour de manivelle de Nicolas Boulerice a interloqué beaucoup d’entre eux. La vielle à roue, son instrument à cordes frottées et à clavier, tout droit sorti du Moyen-Âge, a donné le ton à cette nuit d’été comme on ne peut pas en rêver mieux.
Photo : Simon Beaudry, Réjean Brunet, Nicolas Boulerice et Olivier Demers ont fait danser le public.