Fabienne Colas et Émile Castonguay, respectivement présidente et directeur des programmes du Toronto Black Festival, ont dévoilé la programmation de l’événement le mardi 21 janvier. Un festival, qui pour sa deuxième édition, rend hommage à l’icône sud-africaine. 

Lorsqu’elle est arrivée à Montréal il y a plusieurs années, l’actrice Fabienne Colas avait un film dans ses poches. Son film, qui venait d’obtenir un très beau succès en Haïti, son île natale. Considérant la force de la communauté haïtienne à Montréal, Mme Colas a estimé normal de leur faire partager. Elle s’est donc tournée vers les festivals, notamment un festival de cinéma africain. Malheureusement pour elle, son film a été refusé. Selon elle, il était vraiment dommage de priver le Canada et Mont-réal de la richesse du cinéma « noir ». C’est ainsi qu’elle a créé son « Black Festival » en 2005. 

Après plusieurs années de succès auquel s’ajoute la diversité d’une ville comme Toronto, la perspective de créer un festival jumeau dans la Ville reine s’est faite plus évidente. C’est ainsi qu’est né l’an dernier le Toronto Black Film Festival. 

L’édition 2014 de l’événement, à l’ombre de la stature de Nelson Mandela qui s’est éteint il y a quelques semaines. À l’ombre de son destin, de sa force de conviction et de son souffle universel qui a inspiré la démocratie sud-africaine qui fête cette année ses 20 ans. Aussi, c’est l’Afrique du Sud qui aura les honneurs d’ouvrir le festival avec Le Royaume Oublié, le 11 février au Isabel Bader Theatre (20 $). Le film raconte l’histoire d’un jeune homme embarqué malgré lui sur sa terre ancestrale, celle du petit royaume du Lesotho, un confetti enclavé dans l’Afrique du Sud. La « nation Arc-en-ciel » sera le pays le plus représenté. L’hommage à Mandela se déroulera surtout le 16 février au cinéma Carlton, et seulement pour 10 $. Il s’agira d’une rétrospective de quatre courts métrages qui retracent la vie du grand homme.

Sur un plan plus francophone, plusieurs films seront présentés entièrement ou partiellement dans la langue de Molière, notamment le franco-tchadien, Grigris, d’Haroun Mahamat-Saleh, (le 13 février au Cinéma Carlton, à 19 h). Grigris est un jeune homme de 25 ans, très doué pour la danse malgré une jambe paralysée. Alors qu’il veut en faire son métier, son oncle tombe gravement malade. Pour payer ses soins, Grigris se voit obligé de frayer avec des trafiquants de pétrole… On relèvera aussi un étonnant film de Leticia Ronos, Cristo Rey (le 14 février, à 17 h, au Cinéma Carlton) qui se déroule en République Dominicaine, au sein de la très nombreuse communauté haïtienne. Une histoire d’amour sur fond d’ostracisme et de violence. 

Enfin, un concert exceptionnel de la Québécoise d’origine sud-africaine, Laurraine Klaassen, le 15 février au Al Green Theatre à 21 h. La chanteuse rendra un bel hommage à la culture sud-africaine riche, diversifiée et vivante. 

Photo : Fabienne Colas