Le Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CRÉFO) organise de temps à autre des présentations et, le jeudi 18 novembre, c’était au tour d’Antoinette Gagné à venir s’exprimer sur un sujet méconnu : la « cartographie de soi ».

Mme Gagné enseigne à l’Université de Toronto depuis 1989. Dans le cadre de ses recherches, elle s’est penchée sur la formation des enseignants à la diversité et à l’inclusion dans les contextes les plus divers. Les expériences vécues par les élèves issus de l’immigration et les étudiants multilingues au niveau postsecondaire ont également capté son intérêt et contribué à ses réflexions.

C’est donc en s’appuyant sur son long parcours qu’Antoinette Gagné a pu se familiariser avec la cartographie de soi. Mais qu’est-ce donc? « La pédagogie de la cartographie de soi est axée sur l’identité des apprenants ainsi que sur leurs expériences et perspectives sur le monde qui les entoure », a expliqué d’emblée la présentatrice. Il s’agit donc d’une école de pensée prônant une pédagogie humanisante et qui s’appuie sur le répertoire linguistique des apprenants, les étapes importantes de leur vie, leurs identités multiples, etc.

La notion de « vulnérabilité mutuelle », qui est au coeur de cette approche, suggère qu’il est important pour les apprenants de se sentir en sécurité pour pouvoir s’ouvrir et accepter d’être un peu vulnérable, une démarche que doit aussi faire l’enseignant. Il s’agit d’une croissance à la fois sur le plan de la personne et des connaissances qui requièrent pour les participants d’échanger avec les autres.

L’application Flipgrid est prisée dans le cadre de cette démarche : enfants et jeunes adolescents se plaisent à l’utiliser pour réaliser de courtes vidéos. Celles-ci, comme les autres ateliers et exercices, permettent à l’élève de réaliser une cartographie de sa personne, en d’autres mots de mieux se connaître et de se faire connaître des autres membres du groupe.

Cette pédagogie donne l’occasion aux apprenants de prendre le contrôle de leur apprentissage et les motive à prendre la parole dans une atmosphère de respect marquée au sceau de la solidarité.

Antoinette Gagné a également évoqué, au cours de sa présentation, les projets-pilotes allant en ce sens et a présenté quelques ressources à l’assistance, constituée en majorité d’enseignants, qui à son tour a partagé ses idées d’applications pratiques de cette méthode en classe.

C’est avec les questions de cette assistance que la présentation s’est d’ailleurs conclue. Verra-t-on sous peu, dans les écoles francophones, des approches pédagogiques allant hors des sentiers battus? Pourquoi pas, si cela peut donner confiance aux élèves et les aider dans leurs apprentissages.

PHOTO – Antoinette Gagné, professeure à l’Université de Toronto