Un mât, un drapeau franco-ontarien et un lieu pour se réunir : il n’en faut pas plus comme prétexte pour que, en septembre, chaque communauté francophone se rassemble et célèbre la langue qui, par-delà les différences, unit les uns et les autres. Or, à Sarnia, la Journée des Franco-Ontariens était jusqu’à l’an dernier soulignée de plusieurs façons par les organismes et les écoles mais sans que rien ne vienne rassembler l’ensemble de la communauté. En 2016, cela est désormais chose du passé.

Il y a environ six mois, Natalie Normand, directrice générale du Réseau-femmes du sud-ouest de l’Ontario, Danielle Silverthorne, enseignante à l’École secondaire catholique Saint-François-Xavier, et Christopher Ralph, un francophile convaincu originaire de Sarnia, entreprenaient les premières démarches pour faire hisser le drapeau franco-ontarien dans un lieu public.

Un courriel, détaillant l’histoire des francophones à Sarnia, fut envoyé aux conseillers municipaux et aux journaux de la région. Il s’agissait pour eux de conscientiser les anglophones à cette dimension socioculturelle parfois méconnue de leur milieu de vie et à promouvoir l’idée d’une participation de la Ville dans le rappel de cette réalité, notamment à l’occasion du Jour des Franco-Ontariens.

M. Ralph fit des démarches en ce sens à l’Hôtel de ville de même que Mme Normand. Cette dernière concentra ses efforts à mettre de l’avant l’idée d’illuminer la façade de l’Hôtel de ville en vert et blanc. Cette proposition s’inscrivait dans la foulée des démarches en ce sens de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario et des grandes percées à cet égard, telle l’illumination des chutes Niagara et de la Tour CN.

Or, la Ville de Sarnia n’avait pas de politique quant aux illuminations et a préféré faire une pierre deux coups en se servant de cette demande pour en établir une. Natalie Normand et Christopher Ralph furent donc invités à s’adresser aux conseillers municipaux lors de la séance du conseil du 12 septembre pour expliquer leur proposition. De nombreux francophones, issus des milieux scolaire et communautaire, se trouvaient dans l’assistance pour démontrer leur soutien à ces projets.

C’est à l’unanimité que les membres du conseil ont voté pour l’illumination en vert et blanc de l’Hôtel de ville du 25 au 30 septembre, faisant de la communauté franco-ontarienne de Sarnia le premier groupe à bénéficier de la nouvelle politique en cette matière. Le Conseil a également approuvé, toujours à l’unanimité, le déploiement permanent d’un drapeau franco-ontarien sur un des mâts d’un monument situé à l’extrémité ouest de la rue Lochiel, près de l’intersection avec la rue Front Nord.

Deux conseillères ont apporté une aide soutenue à ces deux projets : Bev MacDougall et, surtout, Anne Marie Gillis. Cette dernière a travaillé de près avec Christopher Ralph pour localiser un bon emplacement pour le drapeau, mettre cette proposition à l’agenda du conseil, etc. Pour convaincre ses collègues, Mme Gillis a mis de l’avant l’histoire de la région, dont les pionniers furent des Français, et l’héritage toujours vivant laissé par la présence de plusieurs générations de francophones à Sarnia. Les 150 ans de la Confédération, qui seront célébrés l’an prochain, ont également pesé dans la balance en ce qu’il sera important de souligner équitablement l’apport des deux langues officielles.

Selon Anne Marie Gillis, la Ville de Sarnia essaie de plus en plus d’être sensible aux besoins de la communauté de langue française. Elle anticipe également que la nouvelle politique d’illumination sera très en demande par les multiples associations de Sarnia. Voilà donc une contribution de plus à la dynamique culturelle locale qui peut être portée au crédit des Franco-Ontariens! À Sarnia, ceux-ci pourront chanter leur fierté en commun le 22 septembre, à 10 h 30, au pied de ce mât désormais consacré à rappeler leur présence et leur histoire.