La Société d’histoire de Toronto a commémoré à sa façon le centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale le dimanche 11 novembre en organisant une visite guidée dans le cimetière Mount Pleasant, dont l’entrée principale est située sur la Yonge au nord de St. Clair.
Le rendez-vous était pris à 13 h 30, un peu après la fin de la cérémonie à la Législature ontarienne. Une quinzaine de personnes ont bravé le froid et ont été accueillies à l’entrée du cimetière par Rolande Smith et Nicole Baboulène, les deux guides de cet historitour.
Pendant une heure et demie, ces francophones ont parcouru les allées du cimetière et ont découvert les tombes, les mausolées et les cénotaphes à la mémoire des soldats canadiens qui ont combattu dans de nombreux conflits et guerres.
Mme Smith a expliqué que la plupart de ces tombes sont vides et pour cause, les corps des soldats tombés au combat n’ayant pas été rapatriés. Ils étaient enterrés sur place, là où les soldats étaient morts. « C’est à partir de la guerre de Corée que les corps ont commencé à être rapatriés », a-t-elle précisé.
Nicole Baboulène a évoqué le fait que certaines tombes étaient les mêmes pour chaque soldat : « Ces pierres tombales ont été organisées par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth qui a été créée en mai 1917 ». Et tous les soldats ont eu le même traitement.
« Toutes les stèles étaient de la même grandeur que vous soyez général, officier ou artilleur. Dans la mort comme à la guerre, vous étiez tous égaux », a ajouté Rolande Smith.
D’autres soldats ont eu des monuments érigés en leur nom telle celui de la famille Cockburn qui a voulu commémorer deux cousins morts lors de la bataille de Passchendaele en Belgique (31 juillet au 6 novembre 1917).
« Certaines familles voulaient vraiment honorer la mémoire de leur jeune », a souligné Mme Smith.
Le petit groupe s’est aussi arrêté devant la plaque commémorative en l’honneur de William G. Barker, pilote ontarien qui a reçu la Croix de Victoria et qui a combattu pendant la Première Guerre mondiale.
« C’est le soldat canadien le plus décoré. Il a combattu en Italie et a fait 140 missions, ce qui est apparemment un chiffre extraordinaire », a indiqué Mme Smith. En rentrant au Canada, il a fondé avec Billy Bishop une manufacture d’avion et il est mort très jeune, à l’âge de 35 ans, en faisant des essais sur un nouvel avion.
Rolande Smith s’est aussi attardée sur un moment peu reluisant de l’histoire canadienne : les citoyens ennemis. « Les résidents canadiens qui n’avaient pas encore obtenu leur citoyenneté canadienne et qui venaient de pays qui étaient en guerre contre le Canada devenaient automatiquement citoyens ennemis et ils étaient placés dans des camps de travail. Principalement, ils travaillaient dans des mines, dans des forêts. »
La Société d’histoire de Toronto (SHT) a offert une visite passionnante. Rendez-vous à l’Alliance française, le mercredi 21 novembre, pour la prochaine activité de la SHT. Danièle Caloz y présentera une conférence intitulée « Ils partirent pour un long voyage ».
PHOTO: Les participants se sont familiarisés avec les traditions entourant les sépultures des soldats.