Certaines personnalités choisissent les affaires, d’autres, le sport et certaines, les arts. C’est bien de ces derniers dont il est question lorsque l’on parle de l’existence de Gaëtane Verna, directrice générale de la galerie d’art Powerplant de Toronto. Mais avant de mettre en avant les réalisations d’artistes de tous horizons en Ontario, Mme Verna a un parcours dont elle n’a pas à rougir, tant il fut marqué par le succès.
Née à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, de parents d’origine haïtienne, cette Canadienne empruntera des voies estudiantines et professionnelles aussi diverses que ses racines. Elle s’envole d’abord vers la France afin de suivre des études en Gestion et affaires internationales à l’université Paris Panthéon-Sorbonne. Déjà grande amatrice d’art à cette époque, elle a préféré étudier ce premier domaine afin de pouvoir gérer par la suite une structure culturelle. Une fois son diplôme en poche, elle a cette fois suivi des études en histoire de l’art. « Depuis que j’étais jeune, j’étais intéressée par les deux champs, dit-elle. J’avais la volonté de travailler dans le marché de l’art. On ne nous parle pas du côté financier dans les études liées à l’art et la gestion est une partie très importante de notre travail », ajoute-t-elle. Ouverte à la culture sous toutes ses formes, elle se découvre également une passion pour les orchestres symphoniques. Bien loin d’en avoir terminé avec le milieu scolaire, elle suit peu après des cours à l’école du patrimoine, celle-là même qui forme les conservateurs d’État.
Elle revient finalement au Canada en 1997 après avoir assouvi toute sa soif de collections artistiques françaises pendant huit ans. Elle travaille par la suite à galerie d’art Foreman de l’Université Bishop à Montréal de 1998 à 2006 avant de devenir la directrice du musée d’art de Joliette, jusqu’en 2012. Elle fut même membre du comité d’administration du Conseil des arts de Montréal, une entité qui attribuait toutes les bourses aux différents organismes culturels.
Elle se rend enfin à Toronto où elle prend la direction de la galerie d’art Powerplant, par l’intermédiaire d’un chasseur de tête. « L’opportunité de travailler à Toronto était belle », avoue-t-elle. Depuis son arrivée en Ontario, elle a créé plusieurs postes au sein de sa galerie, dont celui de coordinateur aux visiteurs, afin de parvenir à lier l’art aux diverses personnes qui s’y intéressent. « Beaucoup de gens ont des appréhensions sur l’art contemporain. Nous avons donc créé différents points d’entrée afin de favoriser la compréhension des oeuvres », annonce-t-elle.
Selon elle, Toronto est l’une des villes au Canada où il y a le plus d’artistes, une « nouvelle génération très dynamique et très diversifiée ». Elle souhaite par ailleurs ouvrir d’avantage sa galerie au milieu francophone, afin de développer de plus grands liens avec la communauté. Elle suit en somme « la capacité de la ville à voir grand ».
La Power Plant Contemporary Art Gallery se situe au 231, Queen’s Quay Ouest à Toronto. Elle présente actuellement une exposition de l’artiste britannique Mike Nelson, spécialiste de l’architecture labyrinthique.