Francophonie en Fête recevait, le 7 février dernier au théâtre Al Green, l’humoriste montréalaise Mariana Mazza. Une salle pleine à craquer a accueilli chaleureusement cette étoile montante de l’industrie du rire pour la 449e représentation de son spectacle « Femme ta gueule ».
Ces francophones de Toronto se sont donc ajoutés aux plus de 300 000 personnes qui ont vu ce monologue depuis sa première à l’automne 2016. Mariana Mazza dispose d’un public dans la Ville reine qui serait sans doute à nouveau au rendez-vous si l’humoriste y revenait avec un nouveau spectacle. Malheureusement pour eux, ce ne sera sans doute pas le cas : comme elle l’a elle-même expliqué sur une note plus sérieuse à la fin de sa prestation, une tournée aussi longue et aussi intensive viderait quiconque de son énergie, de sorte qu’elle envisage désormais concentrer sa carrière au Québec pour se donner davantage d’occasions de se reposer.
Ce sera donc le succès et non pas le scandale qui forcera Mariana Mazza à ralentir le rythme de ses activités. L’humoriste aux propos salaces s’amuse parfois du fait que son style n’est pas pour les âmes sensibles. Mais est-ce vraiment le cas? Y a-t-il encore quoique ce soit qui choque en 2020?
En tout cas, le public torontois n’a pas vu le temps passer pendant ce spectacle qui a duré près de deux heures sans entracte. À voir l’humoriste sur scène, il est aisé de comprendre pourquoi elle se dit épuisée au terme de sa tournée. Comme elle l’a souligné elle-même, on peut ne pas aimer la teneur de ses propos mais personne ne peut cependant nier qu’elle se donne à fond pour le public. Ses blagues sur son taux de testostérone, ses parents, ses relations avec les hommes, ses prises de bec en ligne avec ses détracteurs, etc., sont livrées avec vivacité et conviction.
Ses échanges avec le public n’ont pas déçu non plus. La formule est connue et Mariana Mazza l’utilise elle-aussi à son gré : bavarder, de temps à autre, avec quelqu’un dans l’assistance permet d’improviser quelques blagues, généralement au dépend du spectateur. Le procédé est risqué mais ceux qui se font ainsi apostropher se plient de bon gré à ces espiègleries sans malice.
Or, Mariana Mazza innove en concluant sa performance sur scène par une séance de questions-réponses avec le public. Sans mettre de côté l’humour, elle aborde, à l’invitation des spectateurs, certaines dimensions de sa carrière et de son image médiatique. Le public torontois a bien apprécié cette occasion de dialoguer sur un ton plus personnel avec l’humoriste.
Après le passage de la tornade Mariana Mazza, Francophonie en Fête a d’autres activités d’importance à son calendrier dont le spectacle d’humour de Boucar Diouf, les 27 et 28 mars prochain, n’est pas des moindres. Les amateurs de rigolade et, de manière générale, de la scène culturelle francophone n’ont qu’à bien se tenir!