Le vieux fort est sur le point d’entamer un nouveau chapitre de son histoire vieille de 200 ans. Déclarée site historique en 1923, la forteresse en a vu bien d’autres. Détruit par les troupes américaines en avril 1813 puis reconstruit peu de temps après, utilisé par les troupes canadiennes pour des exercices militaires jusqu’à la Première Guerre mondiale, devenu musée en 1934, menacé par la construction d’une ligne de tramways et de l’autoroute Gardiner, Fort York tient toujours debout, paré à faire face aux tours de condominiums qui poussent tout autour de lui.

Aujourd’hui, Fort York demeure un vestige important qui raconte la naissance de notre ville et de notre pays. David O’Hara, directeur du musée à Fort York, insiste sur le fait que les sept bâtiments qui ont survécu jusqu’à nos jours ne sont pas des répliques mais bel et bien des originaux, contrairement à ceux d’autres forts de la même époque.

Pour beaucoup, Fort York est un endroit où ils se sont rendus en visite avec leur école. Le défi est de les faire revenir pour redécouvrir le fort.

« Nous voulons faire de Fort York un site polyvalent. Nous voulons attirer les festivals et les expositions qui vont amener les Torontois au fort, explique David O’Hara. Comme nous ne pouvons pas le faire seuls, nous cherchons donc à travailler avec les Premières nations, les organismes historiques de Toronto, les groupes qui s’intéressent à l’histoire des Noirs et ceux qui défendent l’environnement comme la Fondation David Suzuki. Nous ne voulons pas nécessairement rabâcher les oreilles des Torontois avec seulement l’histoire mais faire en sorte que le fort serve leurs besoins. »

Des travaux importants ont déjà commencé afin de rendre l’accès au fort plus facile. Dès l’été 2014, les visiteurs seront accueillis dans un centre d’interprétation flambant neuf. On prévoit également un passage piétonnier sous la rue Bathurst à l’est ainsi qu’une passerelle pour que les cyclistes et les piétons puissent franchir la voie de chemin de fer et accéder au fort par le nord. Grâce à un don généreux de la part de la Fondation W. Garfield Weston, les quelque 36 acres de verdure qui entourent l’enceinte du fort viennent d’être aménagés afin que les résidents du quartier puissent en jouir pleinement. Le coût du nouveau centre d’accueil s’élève à 25 millions de dollars. La Fondation de Fort York et les trois niveaux gouvernementaux ont partagé la facture. « Le bicentenaire de la Guerre de 1812 nous a probablement aidés à convaincre tout le monde d’aller de l’avant avec ce projet », reconnaît David O’Hara. Fort York fut en effet le site de plusieurs événements d’envergure cette année puisque la ville célébrait le 200e anniversaire de la bataille de York.

C’est donc une expérience toute nouvelle que le visiteur devrait vivre lorsqu’il se rendra au fort à cette époque l’an prochain. Fort York pourrait ainsi devenir un lieu où le présent vient à la rencontre du passé.

Photo : Le Fort York aujourd’hui