La galerie Lonsdale présente jusqu’au 22 décembre Outside the Lines. L’exposition de groupe met en lumière le travail de deux artistes textiles émergentes Anouk Desloges, originaire de la ville de Québec, et Helen Liene Dreifleds, de Toronto.
Les œuvres de ces femmes se complètent et s’interpellent dans le cadre d’une exposition portant la fragilité et la féminité inscrites dans leurs œuvres. Toutes deux explorent la notion du textile, utilisant la fibre et la plaçant en dehors de ses supports traditionnels.
« La sculpteuse en moi est là » – Anouk Desloges
« Quand j’utilise le textile, je l’utilise comme une sculpture. Ce sont des couches. Je vais prendre le plexi, je vais peindre à l’arrière, je perce. J’ai vraiment l’impression de construire des objets », explique Anouk Desloges dont la formation est celle de sculpteuse.
De son côté, Helen Liene Dreifleds met en scène ses œuvres lors d’une réflexion sur le changement et le temps qui passe. « Cette série est née de l’idée de prendre un moment dans le temps et le sentiment que j’avais dans ce même moment. Brouiller la relation entre l’évènement et l’objet qui va toujours changer », explique-t-elle.
« Il n’y a pas de moment fixe : tous les moments sont continuellement renouvelés » – Helen Liene Dreifleds
L’artiste marque un intérêt pour le thème du temps qu’elle explique par son art même.
« Le processus de tisser prend du temps littéralement. Je suis intéressée par le futur, le passé et le présent se confondant ensemble. Il n’y a pas de moment fixe : tous les moments sont continuellement renouvelés. C’est un intérêt pour le surréalisme et une humeur un peu floue. Il y a là une réalité et une signification à cela qui nous fait comprendre mieux le présent. »
Le matériel fait partie prenante de l’histoire que racontent les deux artistes visuelles.
« Le textile est là, mais c’est un outil pour raconter une histoire. On a un amour de la matière et du fait main », note Hanouk Desloges. Alors c’est ainsi qu’elle brode, perce, peint pour que les pièces s’ajoutent une à une, ôtant le textile de sa zone de confort pour l’intégrer aux codes de l’art pictural.
« Le plexi fait partie de l’œuvre, ce n’est pas juste une toile. La sculpteuse en moi est là », rapporte celle qui utilise le langage de la peinture et de la sculpture, mais qui note « Je ne suis pas peintre! »
Helen Liene Dreifleds s’intéresse de son côté à la maniabilité de l’œuvre, et comment jouer avec la perception du textile. « C’est une matière douce et souple, mais elle peut se transformer. Et tout autour de nous, il y a du textile. C’est du quotidien. Le textile, c’est l’humain pour moi », raconte celle qui a grandi dans un atelier de couture.
Dans une série d’installations, l’artiste interprète la relation entre le matériel et l’immatériel.
« Ce qui est important pour moi est la relation entre le volume et la ligne. Ça devient comme un acteur sur scène. Je le place. C’est comme une sorte de performance. »
Une exposition à ne pas manquer!