Le 5 octobre, c’était la Journée mondiale des enseignants. À cette occasion, l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (OEEO) a proposé une discussion sur un sujet d’actualité : l’intimidation. Mais qu’est-ce que l’intimidation? C’est « typiquement un comportement répété et agressif, lequel est omniprésent en société, surtout chez les jeunes ».
Selon une étude menée en 2015 en Ontario 24 % des élèves ont été victimes d’intimidation et 13 % ont déclaré avoir intimidé quelqu’un d’autre. Une autre étude menée en Nouvelle-Écosse par la Commission d’étude sur l’intimidation et la cyberintimidation confirme ce phénomène grandissant. Selon l’étude, sur 3052 élèves interrogés, 58 % ont déclaré avoir été victimes d’intimidation et 30 % ont admis avoir déjà intimidé un autre élève. Des chiffres révélateurs sur ce qui se passe dans les écoles.
Même si ce sujet fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années, l’intimidation ne date pas d’hier. Les générations de nos parents, de nos grands-parents et celles qui les ont précédés en ont été victimes. En revanche, avec l’avènement des réseaux sociaux sur Internet, on a assisté à la naissance de la cyberintimidation, une intimidation par des moyens électroniques qui prend des proportions dramatiques et peut mener au suicide d’adolescents.
Ce phénomène a pris tellement d’ampleur que les institutions professionnelles tel l’OEEO ont décidé d’agir. Suite à des discussions avec des enseignants et à des sessions avec les parents d’élèves, il est ressorti que les enseignants avaient besoin de conseils sur la façon de mieux réagir à l’intimidation entre élèves.
L’OEEO a donc publié une brochure, première du genre sur « comment aider les enseignants à mieux s’outiller et à répondre à l’intimidation », indique Gabrielle Barkany, agente de communications principale à l’OEEO. Un livret de 8 pages avec des recommandations professionnelles telles que savoir reconnaître un changement de comportement chez un élève qui va se renfermer sur lui-même ou qui au contraire peut devenir agressif ou une absence répétée d’un élève. Tous ces signes peuvent être le résultat d’une intimidation.
Le document donne aussi des renseignements sur les répercussions disciplinaires et les potentielles conséquences légales d’une intimidation. L’enseignant doit informer le directeur de l’école qui parfois selon la gravité de l’incident devra en informer la police.
Un panel de discussion en anglais et traduit en simultané en français a donc été organisé le 5 octobre avec Noni Classen, directrice, Education, Centre canadien de protection de l’enfance, Bill Byrd, directeur général, Canadian Safe School Network, l’agente de police Megan McGarry, et Ted Libera, directeur, Caring and Safe Schools au Toronto Disctrict School Board.
Au cours de ces deux heures, les membres de l’éducation anglophone et francophones présents ont eu l’occasion d’en apprendre d’avantage sur le sujet grâce à une intervention de qualité et de poser des questions.
Le personnel enseignant possède donc des outils pour agir, réagir et cerner des situations d’intimidation. Et oui, seulement 21 % des enfants divulguent qu’ils sont victimes d’intimidation à leur enseignant, selon l’étude menée par l’Ordre en 2016. Peut-être par peur du jugement ou par manque de confiance en leur enseignant? Ce chiffre très faible montre que plus de 75 % des intimidations ne sont pas connues et donc que les victimes souffrent en silence. Il est donc primordial d’établir une relation de confiance entre l’enseignant et l’élève afin de l’aider en cas d’intimidation, confie Gabrielle Barkany.