Le premier ministre Philippe Couillard a reçu un accueil enthousiaste des parlementaires ontariens à la suite d’une allocution à Queen’s Park où il a invité le gouvernement fédéral à respecter les provinces. 

Le chef du gouvernement du Québec a fait sienne l’affirmation des premiers ministres Jean Lesage et John Robarts, il y a un demi-siècle, à l’effet que le Canada n’est pas un état unitaire mais bien une fédération avec des différences qui sont respectées et qu’Ottawa a l’obligation de tenir compte à la fois des caractéristiques communes et spécifiques des provinces dans l’élaboration de ses politiques. 

Il en a profité pour faire part des demandes que son gouvernement entend adresser aux chefs des partis fédéraux qui se lanceront bientôt en campagne électorale. M. Couillard leur demande d’exprimer clairement leurs positions sur le transfert canadien en matière de santé, le financement des infrastructures publiques, le plafonnement de la péréquation, les objectifs de lutte contre les changements climatiques et la reconnaissance du caractère spécifique du Québec. 

« Nous rappellerons aussi que le caractère spécifique du Québec doit nécessairement être formellement reconnu. Cette reconnaissance, redisons-le, est le reflet d’une réalité évidente qui participe à la définition même du pays », a-t-il affirmé. 

Philippe Couillard a longuement insisté sur la nécessité de renforcer les liens qui doivent unir l’Ontario et le Québec. 

Son homologue ontarienne, Kathleen Wynne, a salué la présence de M. Couillard à l’Assemblée législative comme étant un moment historique. 

Les deux premiers ministres ont longuement insisté sur la lutte aux changements climatiques comme étant un dossier susceptible de renforcer les liens entre les deux provinces. 

« Les États fédérés, comme l’Ontario et le Québec, ont un rôle incontournable à jouer dans cette lutte, et l’efficacité de notre contribution sera décuplée si nous agissons ensemble », a déclaré M. Couillard. 

Le premier ministre a aussi parlé des bénéfices pouvant découler des ententes de collaboration pour la protection et la promotion de la langue française en Ontario : « Nous devons insister sur les avantages du français pour chacune des régions du Canada. Le rayonnement de la langue française, partout au Canada, est un élément essentiel à la prospérité économique, sociale, culturelle et politique du pays ». 

L’allocution du premier ministre du Québec au sein de l’Assemblée législative ontarienne est un événement rare. Les deux dernières fois remontent aux années 1960, lorsque Antonio Barrette s’est adressé aux députés en 1960, et Jean Lesage en 1964. 

Photo: La première ministre de l’Ontario Kathleen Wynne et son homologue québécois Philippe Couillard