Le 5 mai dernier, la Fondation franco-ontarienne tenait son gala de la Soirée Saphir pour le Centre-Sud-Ouest à Midland. Pour la première fois, le sud de la province a eu un gala distinct, celui d’Ottawa devant se tenir le 12 mai. La Soirée Saphir a pour raison d’être de reconnaître le rôle des femmes dans l’avancement de la communauté franco-ontarienne en rendant hommage aux plus méritantes d’entre elles.
C’est ainsi que Lauraine Côté, directrice générale du Cercle de l’amitié de Mississauga, s’est vue décerner le titre de Lauréate dans la catégorie Engagement communautaire. Les autres finalistes étaient Élaine Legault, directrice générale du Conseil des organismes francophones de la région de Durham, Janick Lemieux, propriétaire d’Open Heart SOULutions, et Léonie Tchatat, présidente de La Passerelle-I.D.É.
Lauraine Côté s’est impliquée pendant de nombreuses années au Cercle de l’amitié, d’abord comme bénévole, notamment au niveau de la comptabilité, et ensuite comme employée. Le développement d’un réseau de garderies francophones dans la région de Peel et dans Etobicoke est une des principales raisons pour lesquelles elle s’est démarquée des autres finalistes dans sa catégorie. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que Mme Côté voyait ses efforts récompensés en la matière puisqu’en 2016, l’organisme qu’elle dirige avait remporté le Prix de Reconnaissance à l’occasion de la Semaine de l’immigration francophone pour ses pratiques d’embauche et de formation de nouveaux arrivants.
« Je veux que chaque enfant francophone ait les mêmes services qu’ont les anglophones », explique Lauraine Côté quant à ses initiatives à l’endroit de ses petits protégés. À ce propos, le Cercle de l’amitié peut se targuer d’avoir mis sur pied une importante nouveauté : « On vient d’ouvrir la première garderie francophone de la région de Peel qui a une pouponnière ». Mais ce ne sont pas que les plus jeunes qui bénéficient de l’engagement de Mme Côté : « Mon but, c’est que chaque personne qui travaille avec moi devienne un leader ».
D’autres finalistes étaient en lice dans la catégorie Professionnelle : Geneviève Cholette, chanteuse et enseignante d’art, Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis Centre des femmes, Janick Lemieux (citée ci-haut) et Jo-Anne David, directrice générale du Centre Colibri. C’est cette dernière qui a remporté le prix.
Mme David travaille depuis 10 ans au Centre Colibri, un organisme qui lutte contre la violence faite aux femmes et les agressions à caractère sexuel dans la région de Simcoe. Le centre existe depuis une décennie et Jo-Anne David, après avoir été mandatée par les organismes et les leaders communautaires de sa région pour le mettre sur pied, en est devenue la première directrice générale.
« Les enjeux de la violence faite aux femmes, ça touche à tout dans la société, commente-t-elle. Au fur et à mesure, on découvrait des phénomènes que l’on ne s’attendait pas à gérer. » La directrice générale cite en exemple la traite des personnes qui, comme dans les autres régions où se trouvent de grands axes routiers et de nombreux hôtels, sévit également dans Simcoe. Pour démystifier ce problème et y faire face, le Centre Colibri s’est attelé à des recherches et à l’organisation d’une conférence qui ont mené à la mise sur pied d’une formation, le tout en français.
Jo-Anne David avait travaillé auparavant au développement du secteur de l’éducation à l’époque où les conseils scolaires francophones étaient créés. Plus tôt, alors à Sudbury, elle s’était impliquée dans l’ACFO locale et avait travaillé à Radio-Canada. Revendiquer pour les droits des francophones a constitué la trame de sa carrière et fut déterminant dans sa sélection par le comité responsable de déterminer les lauréates.
Dans la catégorie Jeunesse, Keesha Nurse l’a emporté sur Myriam Vigneault, une ancienne co-présidente du Regroupement des étudiants franco-ontariens.
Âgée de 20 ans, Keesha Nurse étudie en troisième année en études internationales au Collège Glendon de l’Université York. Elle s’implique depuis plusieurs années dans diverses initiatives afin de sensibiliser les étudiants à l’importance du français et de soutenir les non-francophones dans leur apprentissage de cette langue. Elle a été vice-présidente aux affaires bilingues de l’Association étudiante du Collège Glendon et est maintenant, sur ce campus, coordonnatrice du Salon francophone, un espace consacré à la culture et aux échanges dans un cadre convivial.
Son énergie à promouvoir la langue française de maintes façons lui a déjà valu le Prix de leadership du Conseil des organismes francophones de la région de Durham, une bourse d’études de ce collectif et une autre bourse d’études de l’Association des femmes canadiennes-françaises de Durham.
Mme Nurse est présentement à l’extérieur du pays de sorte qu’il fut impossible d’obtenir ses commentaires.
C’est la satisfaction de constater que leur travail est utile à autrui qui motive l’engagement de ces francophones de partout afin de mettre la main à la pâte pour le bien-être de leur communauté. Un événement comme la Soirée Saphir permet de rendre hommage à quelques-unes de ces femmes qui font une différence dans la vie des autres.