La station torontoise de Radio-Canada a 50 ans. À cette occasion, l’écrivain et collaborateur du Métropolitain Paul-François Sylvestre lance un nouveau livre aux éditions du Gref : La voix de Radio-Canada dans le Sud de l’Ontario. Les 50 ans de CJBC (1964-2014). Il est venu le présenter à l’Alliance Française, le 24 septembre dernier.

Depuis 50 ans, elle réveille les francophones de Toronto. Et les francophiles, aussi. Depuis 50 ans, tous les matins, elle est au rendez-vous. Depuis 50 ans, elle les accompagne dans leur voiture, à la sortie du bureau, parfois à table. Elle les informe, et les détend. Leur fait écouter de la musique, leur apprend à connaître leur communauté dans sa diversité, ainsi que leurs artistes.

Depuis 50 ans, elle s’est tenue au côté des francophones de Toronto et, si on lui a reproché souvent son québéco-centrisme, sa présence en ondes est déjà une victoire. La station de Toronto de Radio-Canada, Ici, CJBC, aura 50 ans le 1er octobre.

C’est en effet le 1er octobre 1964 que l’animateur Jacques Gauthier salua pour la première fois ses auditeurs, d’un poli « Bonjour mesdames et messieurs. Vous écoutez présentement le poste CJBC de la Société Radio-Canada. » Après quelques mots d’explication succincts, il enchaîna sur le tout premier journal radiodiffusé de la station.

Ces mots sont une victoire et un moment historique pour les francophones du sud de l’Ontario, car ils sont l’aboutissement d’une longue bataille commencée en 1956. Une bataille de lobbying auprès du directeur de la Radiodiffusion française de Radio-Canada, ainsi que plusieurs secrétaires d’État et de députés. 

Une fois ces batailles gagnées, l’histoire de la station torontoise pouvait commencer, malgré les réticences anglophones. Portée par ses deux premiers animateurs vedette Jacques Gauthier et Chantal Beauregard. Cette dernière anime Tout nouveau tout beau de 9 h 05 à 9 h 30 tous les matins. Une émission mythique d’affaires publiques. Elle anime également Le Monde est mon pays ainsi que Noir et blanc. Quant à Jacques Gauthier, il anime Bonjour, l’émission du matin, et Salut les copains. En écho à son homologue française, elle accompagnera toute une génération de Franco-Ontariens autour de la chanson francophone.  

CJBC est une grande découvreuse de talents. Parmi les talents enregistrés par CJBC à l’occasion de la fête de la Saint-Jean, on compte Robert Paquette, Pauline Julien, Paul Demers, la Bottine souriante, ainsi qu’une certaine Céline Dion, en 1988. La future voix stridente de Titanic n’est encore qu’une jeune chanteuse qui se produit pour la première fois au Canada anglais à l’occasion de la Saint-Jean. L’occasion d’une grande controverse, puisque la jeune fille chante du Barbara Streisand en anglais, au grand dam du public francophone et francophile.

Bref, l’histoire de Radio-Canada à Toronto est une saga. Et Paul-François Sylvestre en est le chantre. Son livre réussit à donner du souffle à une histoire, et nous faire vivre et revivre ces temps pionniers comme si on y était. À lire!

Photo : De nombreux «  pionniers » de CJBC ont assisté à la rencontre.