Mon téléphone intelligent indique que je devrais bientôt voir un gros canot rouge. Ça y est! Je l’aperçois maintenant à environ 200 mètres, perché en haut d’une colline au beau milieu d’un parc assiégé par les tours des condos de ce quartier en plein essor au bas de la rue Bathurst. Il semble vouloir s’envoler pour s’échapper vers le lac Ontario qui se trouve en contrebas. Non loin, la Tour CN et les gratte-ciel du centre de Toronto paraissent jaillir à même du sol.
C’est dans ce genre d’endroit insolite que le géocaching, sorte de chasse au trésor remise au goût du XXIe siècle, vous emmène souvent. Ce lieu m’en apprend au sujet de deux illustres Canadiens : Tom Thompson et Terry Fox.
Afin de trouver le petit trésor que je convoite tant, mon téléphone me donne le mot « roche » comme indice. Après seulement quelques minutes, je parviens à dénicher la petite boîte tant recherchée. À l’intérieur, j’y trouve un calepin minuscule dans lequel j’écris la date et mon nom. Les personnes qui m’ont précédé y ont laissé des petits jouets et un joli dessin d’enfant. Tout à coup, j’ai le sentiment de communiquer avec non seulement la personne qui a installé la cachette mais aussi avec tous ceux qui l’ont trouvée avant moi.
« J’ai installé la cachette le jour même que le parc fut ouvert au public », affirme Marie Zernask, propriétaire de la géocache. Elle ajoute qu’il faut faire une demande auprès la ville de Toronto avant de placer une telle cachette.
Il existe déjà plus de deux millions de ce genre de cachettes de par le monde. Il est fort à parier que vous en trouverez plus d’une tout près de chez vous. On les trouve dans un lieu remarquable pour son site ou sa signification historique. Les cachettes ne se situent en aucun cas dans un endroit dangereux. On les trouve généralement entre deux roches, sous un banc ou derrière le poteau d’une clôture. Outre que la situation sur la carte et les coordonnées satellitaires, le géocacheur ajoute également une petite énigme qui permet de trouver même les plus petits des trésors. Il faut bien chercher car l’objet est en général petit et bien dissimulé à l’abri des vandales. Une petite boîte ou bien un petit tube hermétique contenant un minuscule journal des visites et quelques bibelots attendent le visiteur. On peut alors prendre un bibelot et le remplacer par le sien. Certaines cachettes indiquent le positionnement d’une autre non loin de là.
Pour jouer, il vous suffit de vous rendre sur le site Geocaching et de repérer une cachette sur la carte. Ensuite, muni d’un appareil GPS ou bien d’un téléphone intelligent vous pouvez alors vous rendre sur le lieu de la cachette, à pied, à cheval ou en voiture. Vous l’avez sans doute déjà deviné, il existe déjà une application pour les appareils iPhone ou Android pour le géocaching!
Le principe de ce jeu est né très exactement le 1er mai 2000, date à laquelle fut désactivée la disponibilité sélective du système de positionnement satellitaire (GPS). Jusqu’à ce jour, seule l’armée américaine, pouvait déterminer le positionnement d’un lieu au moyen des satellites avec exactitude. Depuis, il est possible de le faire à deux ou trois mètres près. C’est dans le nord-ouest des États-Unis que les premiers géocacheurs s’organisèrent, créant un site qui répertorie la plupart des cachettes dans le monde.
« Il y a sept ans, ma femme m’a offert un GPS. C’est comme cela que je me suis mis au géocaching », explique Luis Costa. Aujourd’hui, il accompagnera une sortie le 2 juin prochain pour le compte du club de marche Bruce Trail. Il poursuit en révélant que pour lui l’activité est aussi bien une excuse de se retrouver en plein air que l’occasion d’un retour en enfance et partir à la chasse au trésor.
L’activité est tout aussi agréable en solitaire, en groupe ou en famille. Pour certains, le géocaching peut devenir le but principal d’un voyage. Attention, le seul inconvénient est qu’on peut devenir rapidement un mordu puisque Marie avoue qu’elle compte plus de 7000 géocaches à son actif!
Pour plus d’information au sujet du géocaching, rendez-vous au site : www.geocaching.com ou bien l’association provinciale www.ontgeocachingcom.
Photo : Marie Zernask et Luis Costa, deux géocacheurs enthousiastes