Christiane Beaupré

Le Collège universitaire Glendon de l’Université York a été mis en vedette le mercredi 3 décembre avec l’inauguration d’une nouvelle plaque provinciale. Installée devant le pavillon principal, cette reconnaissance de la Fiducie du patrimoine ontarien souligne l’influence durable de Glendon sur la formation de générations d’étudiants en français et en anglais.

Fondé en 1959 sur l’ancien domaine de la famille Wood, Glendon occupe un site qui mêle patrimoine architectural et vocation éducative. La donation d’Agnes Wood, qui avait légué la propriété à des fins d’enseignement et de recherche botanique, a ouvert la voie à l’implantation du premier campus de l’Université York en 1961. À une époque où la croissance démographique et l’immigration redéfinissaient les besoins en éducation supérieure, Glendon devient rapidement un lieu d’expansion incontournable.

Lorsque le campus Keele ouvre quelques années plus tard, en 1965, l’établissement se redéfinit comme un collège d’arts libéraux bilingue. Cette transformation est inspirée par le diplomate Escott Reid et le président fondateur de York, Murray G. Ross. Leur conviction : le bilinguisme devait être plus qu’un atout — un instrument d’unité nationale. Dans un Canada en pleine modernisation, l’idée que les futures élites publiques puissent être formées dans les deux langues officielles faisait écho aux enjeux identitaires et politiques du pays.

La plaque provinciale retrace cet héritage, depuis l’architecture du domaine Wood jusqu’à la vocation internationale de Glendon. Elle rappelle notamment la désignation obtenue en 2008 comme « Centre d’excellence pour les études postsecondaires en français et bilingues », un statut unique en Ontario qui renforce son mandat d’accessibilité à l’éducation en français.

Au-delà des murs historiques, Glendon est aujourd’hui un campus où se mêlent diversité culturelle, ouverture sur le monde et formation en contexte linguistique immersif. Son modèle attire des étudiants qui souhaitent poursuivre des études en arts libéraux, en affaires publiques ou en relations internationales tout en évoluant dans un environnement bilingue.

Pour le ministre des Affaires civiques et du Multiculturalisme, Graham McGregor, cette mission demeure essentielle : « Glendon est la seule faculté bilingue entièrement intégrée de ce type au Canada, et elle continue d’occuper une place clé dans notre patrimoine éducatif ».

La présidente de l’Université York, Rhonda Lenton, insiste sur l’héritage intellectuel du Collège : « Cette plaque rend hommage aux visionnaires qui ont compris que l’apprentissage dans les deux langues officielles — et aux côtés des langues autochtones — renforce notre vie civique. » Elle rappelle que les diplômés de Glendon sont nombreux à s’engager dans la fonction publique ou à occuper des postes d’influence.

John Ecker, président de la Fiducie du patrimoine ontarien, voit dans cette reconnaissance une manière de souligner l’apport de Glendon à l’histoire éducative du pays. Selon lui, son rôle dans la promotion du bilinguisme « continue de renforcer notre identité et d’enrichir la vie civique ».

En célébrant ce pan de son histoire, Glendon réaffirme un positionnement rare au Canada : un établissement où les deux langues officielles se conjuguent au quotidien et où l’héritage patrimonial sert encore de cadre à une vision résolument tournée vers l’avenir.

Photo (Crédit : Université York). De gauche à droite : Marco Fiola (principal du Collège Glendon), John Ecker (président de la Fiducie du patrimoine ontarien), l’honorable Edith Dumont (lieutenante-gouverneure de l’Ontario) et Ijade Maxwell Rodrigues (cheffe des relations gouvernementales et communautaires de l’Université York)