Richard Caumartin
L’Association des Alumni des grandes écoles françaises (AAGEF Ontario), est un réseau d’anciens élèves des grandes écoles françaises, résidant et travaillant en Ontario, qui compte plus de 3000 cadres.
L’AAGEF présentait la 11e édition de sa compétition Entrepreneur Challenge (Défi des entrepreunarial) au Centre d’excellence du Collège Glendon, le 26 novembre. Sur les 68 projets reçus, 3 finalistes ont été retenus pour présenter leurs projets d’entreprise devant un auditoire d’une centaine de personnes et les 3 membres du jury : Alexandra Kapelos-Peters (Cansulta), Jean André Le (RBC Global Asset Management) et Guillaume Rachline (Walmart Canada). La rencontre était animée par Leslie Virag, fondatrice de Transformence Coaching.
La soirée a débuté par le mot de bienvenue du président de l’AAGEF Ontario, Bruno Lebeault, suivi d’une allocution du consul général de France à Toronto, Bertrand Pous. Puis, la maîtresse de cérémonie a présenté les juges et la compétition a commencé avec la première des trois finalistes, Lylia Djait-Paulien, cofondatrice de Tyce.
Cette entrepreneure a partagé sa passion pour la résolution de problèmes et un profond engagement à apprendre de ses clients. Son partenaire et elle ont perçu une opportunité d’aider les entreprises à exploiter pleinement le potentiel des grands modèles de langage, soit une technologie d’IA avancée qui se concentre sur la compréhension et l’analyse de texte.
Conscients que les entreprises créent et gèrent des centaines de milliers de documents chaque année, ils ont conçu Tyce, un agent d’IA destiné à rationaliser les flux de travail impliquant un grand nombre de documents, à réduire les tâches manuelles et à accroître la productivité. Leur mission est de mettre la puissance de l’IA directement entre les mains des entreprises, particulièrement les compagnies de construction qui bâtissent les immeubles, les routes, les écoles et les hôpitaux, « autrement dit les infrastructures sur lesquelles nous comptons chaque jour, indique Mme Djait-Paulien, transformant ainsi les tâches quotidiennes en un moteur de croissance et d’opportunités ».
Puis ce fut le tour de Dan Connerty, fondateur de NTangible. Ancien joueur de baseball professionnel devenu entrepreneur dans le secteur des technologies sportives, il est reconnu pour son approche novatrice qui allie sport de haut niveau, psychologie et science des données. Après sa retraite du baseball, il a été membre fondateur du Baseball Development Group, où il a contribué à moderniser le développement des joueurs au Canada en intégrant la biomécanique, les sciences du sport et l’entraînement fondé sur des données probantes dans les pratiques quotidiennes.
NTangible est devenue l’une des plateformes d’analyse sportive à la croissance la plus rapide, en nouant des partenariats avec des programmes de la NCAA, des organisations pour les jeunes, des équipes professionnelles, des événements nationaux et des académies sportives internationales. Des études ont démontré que le test NTangible prédit les performances 14 fois mieux que le test Wonderlic utilisé par la Ligue nationale de football depuis longtemps.
Le dernier candidat, mais non le moindre, était Clément Vella, cofondateur de Suqaba, le seul logiciel de simulation offrant une vérification d’erreur certifiée. Cette application aide les ingénieurs en CAE (entreprise de technologie rapprochant les mondes numérique et physique pour créer un monde plus sécuritaire) à s’assurer que les pièces critiques d’un moteur d’avion, par exemple, sont sûres.
« Au sein de la communauté des ingénieurs, l’expérience partagée de l’utilisation des logiciels de simulation révèle des inefficacités systémiques : les ingénieurs consacrent un temps excessif à des tâches à faible valeur ajoutée, mais essentielles, telles que le maillage, et s’appuient fortement sur des connaissances tacites qui ne permettent pas de vérifier les prédictions de simulation, explique Clément Vella.
« Suqaba a développé un logiciel de simulation pour la mécanique des structures et la mécanique thermique, axé sur la quantification et le contrôle des erreurs. Grâce à ce niveau de fiabilité, la simulation permet d’optimiser les conceptions, d’accélérer la mise sur le marché et de favoriser des innovations plus sûres qui contribuent à bâtir le monde qui nous entoure. »
Dans ces trois projets, et la majorité des 68 projets envoyés au concours, l’IA joue un grand rôle dans la façon dont les entreprises opèrent. L’automatisation des tâches est très intéressante pour les jeunes entreprises. En libérant les entrepreneurs et les employés des tâches répétitives, l’IA permet de canaliser les ressources vers des activités plus importantes. Cette automatisation réduit les coûts opérationnels, un facteur crucial pour les entreprises en début de vie cherchant à optimiser leurs ressources limitées.
Pendant que les membres du jury délibéraient, l’adjoint parlementaire à la ministre des Affaires francophones, Stéphane Sarrazin, a mentionné : « Vos projets témoignent d’une créativité et d’un engagement exceptionnels. Vous avez franchi plusieurs étapes pour vous rendre ici, devant un jury prestigieux et composé de dirigeants de haut niveau. Cette visibilité constitue une occasion privilégiée de faire connaître vos idées, d’établir des partenariats et de propulser votre croissance. Le Défi entrepreneurial n’est pas qu’une compétition, mais un catalyseur de talents et un tremplin pour des projets qui façonnent l’avenir. »
« Les trois finalistes gagnent de la visibilité ce soir, indique Bruno Lebeault. Par exemple, ils ont l’occasion de discuter avec les membres du jury, des gens qui vont leur prodiguer des conseils inestimables. Nous, on donne au gagnant du prix du jury 500 $ et 250 $ pour celui du public. C’est vraiment plus pour les remercier d’être venus. Chaque année, ce qu’ils en retirent le plus sont le réseautage, les conseils, la visibilité et les possibilités de financement pour leurs projets. Notre rôle est d’ouvrir une porte pour eux. » Et cette porte s’est ouverte très grande pour Clément Vella de Suqaba, qui a remporté les deux prix ce soir-là pour son projet d’entreprise.
Photo : Les finalistes, juges, invités et l’équipe organisatrice d’Entrepreneur Challenge 2025 présenté au Centre d’excellence du Collège Glendon






