Le Centre de la francophonie des Amériques a invité le chanteur, slameur, comédien et artiste Yao à venir parler du pouvoir des mots, et stimuler l’intérêt des participants dans le domaine de l’écriture créative. L’atelier était offert en lien avec les célébrations du Jour des enseignants de français, le 25 novembre.

C’est avec une énergie lumineuse que Yao entame son atelier sur l’amour des mots. C’est clair, il en a de l’amour pour les mots, et de l’amour pour l’enseignement aussi. Les participants au webinaire viennent du Mexique, du Canada et même de la Roumanie pour l’entendre.

« L’écriture est tellement importante. C’est vraiment la base de plusieurs formes d’art telles que les paroles de chansons et de pièces de théâtre ainsi que de scénarios de films ou même les mots d’un discours en art oratoire », affirme-t-il.

Son processus comprend trois étapes : la première consiste à faire tomber les barrières, les blocages face à l’écriture. « Il faut vomir sur la feuille et par la suite on nettoie le tout, précise-t-il. Avec les mots, nous sommes capables de faire passer notre message, peu importe le contexte. »

Yao demande aux participants s’ils connaissent le parolier derrière leur chanson préférée. « C’est une façon intéressante d’approcher la question d’écriture. On connaît tous l’artiste qui chante, mais le créateur derrière nos compositions préférées est souvent inconnu », avance-t-il.

L’artiste conseille de toujours commencer avec un thème plutôt qu’un sujet, un thème étant plus large et moins précis qu’un sujet. « Je travaille avec trois colonnes. Dans la première, j’écris les mots généraux qui s’associent au thème choisi », explique-t-il. Il refait ensuite l’exercice avec des mots « personnels »dans la deuxième colonne, et avec des mots « très personnels » dans la troisième.

« La troisième colonne, c’est l’intangible, l’imagination et la création. C’est un moment où tu as ressenti ton thème », précise-t-il. Mine de rien, les participants se retrouvent avec un champ lexical qui part du général (l’explicatif) au très précis (le ressentiment), ce dernier nécessite souvent une explication, car il est très personnel.

« Avec un thème comme l’amour, par exemple, il ne faut pas parler que de l’amour. L’amour, c’est la base. Il faut montrer l’amour, montrer le moment qui l’a rendu clair à tes yeux », partage le chanteur.

L’exercice se poursuit et les participants forment des phrases avec un mot de chaque colonne. « C’est un partage personnel. J’apprends déjà à vous connaître à travers une simple phrase », confirme-t-il.

Yao introduit ensuite l’art du slam : « Lorsque je récite la poésie à voix haute et que je capte l’attention des autres avec mes mots, j’ai « slammé ». Ça fonctionne si je fais appel à l’imagination de l’auditoire ».

Avant de quitter Yao offre quelques conseils aux enseignants. « Si les élèves ne sont pas forts sur la poésie, demandez-leur s’ils aiment le rap, car le rap c’est l’acronyme pour Rhythm And Poetry », dit-il.

Et si l’élève de connaît pas le mot en français? « Aucun problème, qu’il l’écrive dans une autre langue pour le trouver par la suite en français. Ça ne fera qu’élargir son vocabulaire. », conclut l’artiste.

PHOTO – Yao, chanteur, slameur, comédien et artiste