Dans le cadre des activités de cette année commémorative du 400e anniversaire de la présence française en Ontario et du Jour des Franco-Ontariens, le Club Canadien de Toronto recevait à son déjeuner d’affaires du 22 septembre la procureure générale et ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur. Le thème de sa conférence : Qui seront les nouveaux « explorateurs » et porte-étendards de la francophonie ontarienne de demain?
La salle de bal de l’Hôtel Fairmont Royal York était remplie à capacité pour cet événement. La présentation a débuté par une interprétation de l’hymne de la francophonie ontarienne Mon beau drapeau par une vingtaine d’élèves provenant des écoles Saint-Frère-André et Maison Montessori à Toronto. C’est ensuite Pierre Riopel, président du Collège Boréal et commanditaire principal du déjeuner, qui a présenté la ministre qui a, d’entrée de jeu, remercié le Club Canadien pour « cette belle tribune » lui permettant de resserrer ses liens avec la communauté francophone de Toronto.
« Ce qui me touche le plus des festivités du 400e, raconte Mme Meilleur, ce sont les jeunes des quatre coins de la province qui ont pris connaissance de cette grande histoire qui est la leur. Parce qu’être Franco-Ontarien, c’est plus que de parler français en Ontario. Pour moi, c’est le moment où, en se tournant vers le passé, on se rend compte de la profondeur de nos racines, et on se dit : notre arbre, il est bien planté, il ne peut faire que pousser, toujours plus haut, toujours plus fort, contre vents et marées. C’est ce moment que j’espérais créer pour la province lorsqu’en 2008, lors du 400e anniversaire de la ville de Québec, j’ai eu l’idée de célébrer en grand, de façon officielle, le 400e en Ontario. J’ai toujours su que ce serait un investissement rentable de faire connaître et briller la francophonie ontarienne. Et tous ensemble, nous l’avons fait briller de mille feux notre francophonie. »
Elle a félicité TFO pour le Prix Gémeaux reçu récemment pour la série télévisée Le Rêve de Champlain, et a cité en exemple la reconstitution historique de l’arrivée de Champlain à Penetanguishene en août dernier, « un événement spectaculaire auquel ont assisté Kathleen Wynne, le ministre Fournier du Québec, la Nation Huron-Wendat, 200 dignitaires et des milliers de personnes ». Une soixantaine de projets locaux et régionaux ont reçu du financement de la province, dont la Franco-Fête de Toronto et l’édition spéciale du Festival Franco à Ottawa. Elle a invité les gens à rester à l’écoute au cours des prochaines semaines pour d’autres annonces d’initiatives « structurantes », une remise de plaque à Honfleur, ville de départ de Samuel de Champlain, et le gala de clôture du grand rassemblement de l’AFO avec la remise des Prix de la francophonie.
Elle a aussi parlé de la résilience des Franco-Ontariens en éducation et dans les domaines de la santé et de la culture. « Pour moi, à l’image de Champlain, tous ces explorateurs de l’Ontario français ont eu et continuent d’avoir un profond impact sur l’épanouissement de nos communautés, ainsi qu’une influence positive et structurante sur les gouvernements, ajoute Mme Meilleur. Et nous, tous ici réunis aujourd’hui, sommes maintenant ces explorateurs. Chaque jour nous repoussons les limites de l’Ontario français et contribuons à élargir l’horizon francophone dans la province. Je pense que l’exploration francophone de l’Ontario passe nécessairement par l’intégration de nouveaux arrivants francophones, le renforcement continu de l’éducation en langue française, et l’établissement de programmes universitaires en français, sous gouvernance francophone qui constitue l’un des plus grands défis que nous devons relever. »
Elle a insisté sur les acquis en tant que communauté, le don d’innover, de s’engager et de collaborer des francophones. « Mais ce que nous avons surtout, c’est la soif de toujours aller plus loin, de toujours viser plus haut, de repousser les frontières et de toujours explorer plus loin. Mon souhait pour l’exploration francophone de demain est que l’on continue de travailler de façon solidaire et en grande synergie avec tous ceux et celles qui, chaque jour, choisissent de venir explorer l’Ontario, comme l’a fait Champlain en 1615. C’est une francophonie dont nous devons être fiers et que nous devons partager avec le monde. Tous ensemble, continuons de marcher d’un pas ferme et déterminé sur les pas de Champlain afin de poursuivre son rêve de construire une société des plus progressistes, qui soit inclusive, fière de sa francophonie, et ouverte sur le monde », conclut Madeleine Meilleur qui a été chaudement applaudie.
Photo: « Nous devons être fiers de notre francophonie», a fait valoir la ministre Meilleur.