La communauté francophone a tremblé l’année dernière pour le festival de cinéma Cinéfranco, mis en danger par le non-renouvellement de certaines de ses subventions.
Pas vaincu pour autant, le festival qui célèbre tous les cinémas francophones a décidé de poser ces valises, et ses bobines, au sein des murs de l’Alliance française pour offrir à ses spectateurs Cinéfranco 2016 du 27 octobre au 1er novembre 2016.
Cette année, l’identité et les droits humains sont mis sur le devant de la scène de par la programmation du festival qui présente 13 longs métrages canadiens, français, belges, suisses, tunisiens, algériens et marocains.
Parmi les plus attendus figure le film de fermeture À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid, véritable ode à la liberté et qui a connu un beau succès au festival de Venise en recevant le prix du public et le prix du meilleur film européen.
À ne pas manquer également, le thriller Made in France de Nicolas Boukhrief dont le scénario suit une cellule djihadiste en France. Le film ne verra jamais l’intérieur d’une salle de cinéma, sa sortie ayant été déprogrammée à la dernière minute suite aux attentats du 13 novembre à Paris. Cette projection qui invite à la réflexion sera suivie d’un débat mené par Miloud Chennoufi, professeur en relations internationales au Collège des forces canadiennes.
« Le cinéma, c’est un regard qui interpelle »
La directrice de Cinéfranco, Marcelle Lean, mélange les genres pour offrir une palette de saveurs à son audience qui découvre avec le festival plusieurs premières canadiennes et nord-américaines.
Polars, drames et comédies se côtoient à Cinéfranco. Le film d’ouverture Retour chez ma mère de Éric Lavaine – avec Josiane Balasko géniale en mère insupportable – traite de la crise de l’emploi de façon légère, mais souligne une autre crise sociétale que voulait exposer la directrice du festival.
« J’ai passé tout un été à regarder beaucoup la télévision. On y parle toujours de guerre, de globalisation et c’est ce qui m’a inspirée. Je me suis dit : c’est particulier à certains pays, mais c’est aussi universel. »
Par l’entremise des personnages de tous ces films, le public est interpellé par des hommes et des femmes qui luttent pour leurs droits et pour leur vie comme se bat l’Insoumise, du réalisateur Jawad Rhalib, pour ses droits salariaux ou comme le clown Chocolat, interprété par Omar Sy, qui affronte la France raciste de la Belle-Époque dans le long métrage de Roschdy Zem.
« Le cinéma, c’est un regard qui interpelle; c’est un regard qui dit : voilà comment nous on voit une situation et on vous la présente. Ce regard il est inspiré de la société contemporaine », conclut Marcelle Lean.
A peine j’ouvre les yeux, le 1er novembre à l’Alliance française