Cela coule de source, l’une des activités économiques les plus impactées par la crise actuelle que traverse la planète entière à cause du coronavirus est le tourisme. En effet, bien que les acteurs de ce secteur ne possèdent pas encore assez de recul pour émettre des prévisions quant à l’avenir, les inquiétudes des opérateurs sont grandissantes et les entreprises ontariennes y opérant commencent d’ores et déjà à tirer le signal d’alarme à juste titre!
Ces craintes sont bel et bien justifiées, car à en croire les chiffres avancés par le Tourism Industry Association of Ontario (TIAO), 52 % des entreprises de la province liées au tourisme ont déjà fermé, 35 % ont procédé à des licenciements économiques de leurs salariés et 67 % ont peur de fermer dans les 12 semaines à venir.
Pour rappel, l’industrie ontarienne du tourisme c’est plus de 400 000 emplois directs, 200 000 entreprises et quelque 36 milliards $ de recettes annuelles qui génèrent 5 milliards $ de taxes pour la province de Doug Ford.
De plus, chaque million de dollars dépensé par les visiteurs dans la province permet de créer 13 nouveaux emplois, c’est dire l’importance que revêt ce secteur pour le Canada en général et pour l’Ontario en particulier.
D’autres crises, comme celle de 2009, ont eu des conséquences négatives sur le tourisme certes, mais les experts s’accordent à dire que celle que nous traversons en ce moment est majeure.
C’est donc dans ce climat préoccupant que la Société économique de l’Ontario (SEO) a organisé le 22 avril dernier un webinaire présenté par Isabelle De Bruyn, gestionnaire en tourisme. Cette conférence virtuelle dédiée aux entreprises ontariennes opérant dans le secteur touristique visait à aider ces acteurs à comprendre la situation actuelle ainsi que d’apprendre à utiliser les ressources et les outils mis à disposition par les partenaires régionaux, provinciaux et nationaux dans l’objectif de rester proactifs et se préparer à une éventuelle reprise.
Toutefois, comme le souligne Mme De Bruyn, « l’inconnu et le manque de visibilité rendent la planification et les prévisions très difficiles, car on a aucune idée quand cela va s’arrêter. C’est une situation vraiment exceptionnelle que nous vivons! »
Quant à savoir si ce n’est pas plus judicieux de miser sur le tourisme local plutôt que le tourisme étranger une fois le virus vaincu, puisque la reprise au niveau mondial ne se fera pas du jour au lendemain, la gestionnaire répond : « En effet, la reprise mondiale et les ouverture des espaces aériens ne se feront pas de sitôt dans la mesure où les dé-confinements se feront de façon progressive suivant les pays. C’est pour cela qu’on mène en ce moment une réflexion avec les entreprises pour développer le tourisme local, à l’instar de la mise en place d’ambassadeurs locaux pour promouvoir ce type de tourisme ».
Néanmoins, la bonne nouvelle est que cette « nouvelle » stratégie ne devrait pas poser problème puisque bien avant cette crise, ce sont les touristes locaux qui prédominaient, suivis des touristes américains puis en troisième places les touristes étrangers.
SOURCE: Soufiane Chakkouche