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Université de l’Ontario français: à un an de l’accueil des premiers étudiants, le recteur se confie à la communauté

En avril dernier, André Roy devenait recteur de l’Université de l’Ontario français (UOF). Géographe et administrateur universitaire au parcours impressionnant, le Conseil de gouvernance avait alors jugé qu’il possédait tous les atouts pour conduire l’UOF à l’étape ultime du long processus qui l’a vu naître, soit l’accueil de sa première cohorte d’étudiants.

C’est à un an (voire un peu moins) de ce grand moment que M. Roy a rencontré – virtuellement il va sans dire – la communauté francophone dans le cadre d’une causerie suivie d’un échange avec un journaliste d’ONfr, Étienne Fortin-Gauthier. Le Club canadien de Toronto était l’organisateur de cette activité qui s’est tenue le 22 septembre en lieu et place d’un déjeuner-conférence qui aurait pu être mis sur pied si la COVID-19 ne serait plus déjà qu’un mauvais souvenir.

En préambule de la présentation d’André Roy, le président du Club canadien, Dominic Mailloux, s’est d’ailleurs adressé aux 150 personnes rassemblées en ligne pour leur rappeler que la saison 2020-2021 de l’organisme est celle de son 35e anniversaire. Des célébrations se tiendront au cours des prochains mois dont une en particulier, le 3 décembre prochain, à laquelle le président a invité les francophones à se joindre.

Le maire John Tory, dans un message vidéo, a souligné la contribution du Club au dynamisme d’affaires de la ville. Dans un tout autre ordre d’idée, Carole Nkoa, directrice principale au marketing et aux communications au Groupe Média TFO, a présenté le court métrage L’écho, un hommage à l’éducation produit par l’entreprise. Puis, Dyane Adam, présidente du Conseil de gouvernance de l’UOF, et Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto, ont respectivement récapitulé l’histoire récente de l’université et présenté André Roy.

La causerie

Selon le recteur, cela faisait 50 ans que les Franco-Ontariens attendaient la création d’une institution d’enseignement supérieur telle l’UOF. Mais contrairement à ce qui aurait sans doute été fait dans le passé, la technologie et l’innovation dans le domaine pédagogique permettent aujourd’hui d’offrir un produit unique en son genre aux futures générations d’étudiants.

En effet, M. Roy a mis l’accent dans ses propos sur ce qui distingue l’UOF des autres universités sur le plan organisationnel, et ces différences seraient d’après lui considérables. « Ce qui fait que l’on va être encore plus innovant, c’est comment on va aborder l’interaction avec nos apprenants », confie-t-il. L’université francophone veut réinventer ce qui se fait à l’échelle de la classe et, d’une manière générale, repenser l’enseignement universitaire en fonction de l’individu.

« Chaque expérience d’enseignement est une expérience d’innovation », commente le recteur.

Les quatre programmes de baccalauréat offerts par l’UOF sont axés sur les grands enjeux : Études des cultures numériques, Études de l’économie et des innovations sociales, Études des environnements urbains et Études de la pluralité humaine. L’objectif sera de doter la francophonie ontarienne d’une « vague de talents », pour reprendre l’expression d’André Roy, qui aura les compétences dont les milieux communautaires et d’affaires ont besoin.

« On va être une grande université à l’échelle humaine et ça va transparaître dans tout ce qu’on va faire », a assuré le recteur de l’UOF.

Les questions

Le public, par l’entremise d’Étienne Fortin-Gauthier, a eu l’occasion de poser quelques questions qui, souvent, ont permis à M. Roy d’élaborer davantage sur les concepts qu’il venait de mettre de l’avant.

Ainsi, cette approche avant-gardiste à laquelle le recteur a maintes fois fait référence se traduira par une approche plus personnalisée, un accueil humain et surtout une flexibilité dans la pédagogie.

Les programmes eux-mêmes, transdisciplinaires, expérientiels et axés sur les compétences, sont à l’image de cette volonté de se montrer créatif dans la transmission du savoir.

Le personnel devra également être à la hauteur de ces programmes destinés à former des spécialistes capables d’avoir une vue d’ensemble débordant leur seul domaine. Comme le rappelle M. Roy : « Ce qu’on cherche, ce sont des gens qui ont une agilité intellectuelle pour faciliter la collaboration ».

Des membres de l’assistance se sont interrogés à savoir si cette formation ne serait pas un peu trop générale. André Roy a concédé qu’il sera sans doute difficile pour ces travailleurs de porter un titre précis et facilement identifiable. Cela dit, leur parcours académique sera en phase avec la réalité du monde du travail actuel qui exige flexibilité et ouverture sur l’étranger : « C’est entièrement assumé parce que l’on croit que ça correspond aux besoins et à ce que les étudiants veulent apprendre ».

Cela dit, sur le long terme, l’UOF entend aussi se doter de programmes plus courants. André Roy a mentionné à ce propos que l’université travaille à la création d’un baccalauréat en science de l’éducation qui ne sera cependant pas prêt pour l’an prochain.

Un plan de recrutement est en cours d’élaboration à destination des écoles secondaires et des efforts ciblés seront également faits pour aller chercher des étudiants hors de l’Ontario. L’UOF se donne pour objectif d’avoir 200 étudiants en septembre 2021. Le recteur a admis qu’il y a du pain sur la planche et que les échéanciers sont serrés, mais est sûr que tout se déroulera bien.

L’entrevue

En entrevue, après la causerie, André Roy, s’est exprimé plus avant sur ce qu’il entrevoit quant à l’avenir de l’enseignement supérieur et sur la manière dont l’UOF se positionnera dans ce marché.

« Je pense que ce qu’il faut imaginer, ce sont des formes hybrides qui nous permettent une adaptation de tous les jours », avance le recteur.

La pandémie a forcé tout le monde à s’adapter en conséquence et ce type d’enseignement fait dorénavant partie de la réalité quotidienne. Selon M. Roy, l’UOF est particulièrement bien préparé à affronter la pandémie et ses lendemains puisque la flexibilité est au cœur de son approche : « C’était déjà intégré dans notre façon de penser ».

Qui plus est, l’université veillera à offrir une expérience valorisante à ceux qui étudient à distance, une clientèle qui, autrement, pourrait se sentir un peu délaissée.

Bref, le décompte est commencé et l’an prochain, l’UOF aura enfin l’occasion de faire ses preuves!

PHOTO – André Roy s’est adressé à l’assistance par vidéoconférence.

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