Le Métropolitain

Une soirée de poésie bilingue

Parvenir à rassembler des poètes bilingues pour satisfaire un public qui ne parle pas forcément l’autre langue, voilà le défi relevé au Annex Art Centre, situé au 1075, rue Bathurst. Ainsi, le 3 décembre dernier, environ 25 personnes de tout âge et d’horizons différents se sont réunies dans ce petit local, où s’éparpillent un grand nombre de livres d’art, pour écouter de la poésie. Quelques heures pendues aux lèvres de trois créatifs francophones : Corinne Chevarier, Stéphane Despatie et Éric Charlebois.

La première est une actrice québécoise ayant entamé sa carrière au début des années 1990. Elle s’est fait connaître dans le domaine de l’écriture en publiant deux recueils de poésie : Les recoins inquiets du corps en 2004 et Dehors l’intime en 2008. C’est elle qui a ouvert le bal après avoir été présentée par le maître de cérémonie. Perchée sur son tabouret, elle s’est adonnée à la lecture d’un texte sombre traitant de sujets aussi graves que le viol et la maltraitance envers les enfants. Les spectateurs sont comme médusés par le choix des mots, décrivant une violence émotionnelle sans nom que seule la poésie peut offrir. Une fois l’exercice terminé, Jay Millar a pris le relais et a offert une traduction du texte en anglais. Les réactions n’en furent pas moins atténuées.

L’écrivain et poète montréalais Stéphane Despatie s’est ensuite levé pour lire sa création à son tour, dépeignant sa jeunesse, faite d’aventures d’un soir, ainsi que sa relation avec sa mère. L’humour se mêle à des sentiments profonds que Karen Shenfeld est parvenu à retranscrire à merveille dans la langue de Shakespeare. Enfin, Éric Charlebois est venu fermer la marche avant de laisser Nikita Gourski traduire sa création. Récipiendaires de plusieurs prix en poésie et ayant rédigé nombre de textes pour diverses personnalités, comme le groupe Pandaléon, M. Charlebois n’en reste pas moins accessible et tourné vers son auditoire.

Discussions et débat s’ensuivirent entre orateurs et intéressés, dans le but d’en apprendre toujours un peu plus sur le processus de création. Une soirée qui laissera des traces dans la mémoire des amateurs de poésie, qui ont pu trouver là conseil et inspiration. Présenté par le Festival international de la poésie de Trois-Rivières et la Ligue des poètes canadiens de la Ville reine, cet évènement s’inscrit dans une démarche de démocratisation du verbe, qui ne connaît pas de frontière entre les langages.

Photo : Stéphane Despatie

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