Le samedi 29 septembre se concluait la 13e édition de Francophonie en fête. Le chiffre 13 aura porté bonheur au festival qui fut couronné par un feu d’artifice musical avec un concert de Klô Pelgag précédé, en première partie, d’une prestation de Julie Kim.
La réputation de cette dernière n’est plus à faire au sein de la francophonie ontarienne, surtout depuis la sortie de son premier album en mai. Intitulé Portrait, cet album avait agréablement surpris par ses cadences soul et rhythm and blues très éloignées du répertoire des Chiclettes auquel Julie Kim était jusque-là associée. Sans abandonner la célèbre formation, cette carrière en solo permettait désormais à la chanteuse d’explorer d’autres univers musicaux et aussi d’insuffler une touche plus personnelle, voire autobiographique, dans ses chansons.
C’est précisément ce à quoi a eu droit le public rassemblé au théâtre de l’Alliance française de Toronto où s’est tenu le spectacle de clôture. Avec des chansons comme Ne t’arrête pas, Tic tac et surtout Délicieuse, qui a entraîné une étonnante participation de l’assistance, Julie Kim a soulevé la foule. L’artiste a également interprété pour la première fois devant public Écho de ta voix, une œuvre dédiée à son défunt beau-père.
Le public a également pu découvrir, pour ceux qui ne la connaissaient pas, Chloé Pelletier-Gagnon, dite Klô Pelgag. Originaire de la Gaspésie, l’artiste de 28 ans a déjà à son crédit un parcours pour le moins exceptionnel. L’auteure-compositrice cumule les talents de chanteuse, guitariste et pianiste mais c’est surtout sa créativité un brin surréaliste qui lui a valu de nombreuses distinctions. Ainsi, son ascension dans le monde de la musique fut aussitôt saluée, en 2014, par le prix Félix de la révélation de l’année et, en France, par le prix Barbara. En 2015, elle recevait le Grand prix de la Francophonie et, en 2017, ce fut la consécration avec quatre prix Félix : auteure-compositrice de l’année, réalisatrice de disque de l’année, album alternatif de l’année et album de l’année – choix de la critique.
Bref, Francophonie en fête avait visé très haut en invitant Klô Pelgag. Les organisateurs de l’événement avait aussi visé juste : le concert a grandement plu à l’assistance, fascinée par ce qui était en soi une expérience unique. En effet, les mots manquent pour décrire le style de cette prestation à l’ambiance un peu space tant dans la musique que dans la mise en scène. Toujours poétique et recherchée, la musique de Klô Pelgag se rapproche à maints égards du rock progressif tout en usant des ressources infinies de la langue française.
Tant Julie Kim que Klô Pelgag disposaient d’excellents musiciens sur scène. Le mélange des genres offert par ces deux chanteuses et leurs acolytes fut décidemment une formule gagnante dont peut se féliciter Francophonie en fête.
PHOTO: Au piano, Klô Pelgag interprète une de ses chansons.