« J’ai une grosse boule d’émotion dans la gorge parce que c’est quelque chose d’avoir l’oeuvre ici installée. » Les yeux d’Hélène Larouche, artiste du vitrail, brillent ce mardi 19 novembre, au moment de dévoiler sa création qui trônera désormais fièrement à l’entrée de l’école secondaire Monseigneur-de-Charbonnel.
Au départ, un projet germe dans la tête des élèves de 12e année et de la direction : réaliser une oeuvre qui représenterait les valeurs de l’école. Quand une élève a évoqué la possibilité de jouer sur la lumière, le directeur Jean Bouchard a contacté Hélène Larouche et lui a expliqué l’idée. C’est donc avec une liste d’une dizaine de symboles à incorporer (la trille pour l’Ontario, la tour CN pour Toronto, l’escalier pour l’évolution, ou « Rien de moins que l’excellence » pour la devise de l’école, entre autres) qu’Hélène Larouche s’est mise à l’ouvrage. « J’ai tout de suite accepté le projet quand M. Bouchard m’a téléphoné, explique-t-elle, mais ça m’a pris trois jours où j’ai eu le syndrome de la page blanche. Comment faire pour inclure tous les éléments de la liste dans l’oeuvre? »
Pour donner une idée plus précise à l’artiste, Lucie Fortin, enseignante d’art visuel, a procédé à un collage à partir des idées et des symboles. À la vue du collage, le déclic se produit. « Tout à coup, je me suis souvenue : quand j’étais petite, je dessinais toujours la même chose, encore et encore, poursuit Hélène Larouche. Je représentais des gens de tous les horizons qui se tenaient par la main, formant une chaîne humaine autour du globe. C’était peut-être une vision, une prémonition. J’ai repris cette idée pour l’incorporer au centre de l’oeuvre. Une fois cette étape franchie, les autres éléments se sont placés beaucoup plus facilement. »
La création d’une telle oeuvre aura tout de même été un travail de longue haleine, comme le confirme l’artiste. « C’est une pièce de vitrail qui a pris 854 morceaux de verre que j’ai coupés, taillés, enrubannés, meulés, pour 450 heures de travail. Mais pour moi, ce n’est pas 450 heures de travail mais bien 450 heures de pur bonheur, dit-elle, émue. J’ai vraiment été imbibée des étudiants, j’ai pensé à eux tous les jours. Je suis très fière de mon travail. Je n’aurais jamais pensé que mes petits bouts de verre m’amèneraient de Chicoutimi jusqu’ici, à Toronto. »
Alors qu’elle n’avait jamais produit une oeuvre aussi grande, Hélène Larouche veut avant tout que le vitrail apporte une énergie positive dans toute l’école. « Mon plus grand souhait serait que, quand les professeurs et les élèves arrivent un lundi matin, qu’il pleut dehors et qu’il y a une petite grisaille dans leur coeur, cette fenêtre leur donne le bonheur que ça m’a apporté. Si ça illumine leur journée, mission accomplie », conclut-elle, tout sourire.
Photo : Hélène Larouche, entourée de deux élèves, souhaite que son oeuvre apporte une énergie positive dans l’école.