FrancoQueer a tenu son assemblée générale annuelle (AGA) le samedi 27 octobre, à la suite d’un remue-méninges qui a certes, donné un nouvel allant à l’association, et qui a permis d’exposer ses plus grandes faiblesses.
Retrouvaille entre l’association et ses membres, une AGA est parfois soporifique, parfois cruelle (lorsque le quorum est à peine atteint, par exemple) et bien souvent intéressante. Ce samedi-là, il y avait quelque chose d’assez inquiétant dans l’air. Inquiétant et enthousiasmant. Inquiétant, car la situation objective de FrancoQueer n’est pas bonne.
« Nos ressources sont minces, nos bénévoles sont épuisés », a résumé Jean-Rock Boutin, le secrétaire de l’organisme et fondateur de l’association. Mais enthousiasmant, car la situation offre tout de même à FrancoQueer plusieurs marges de manœuvre.
D’abord, elle peut compter sur un noyau de sympathisants pour qui l’idée d’une association LGBT en français vaut la peine que l’on y consacre du temps. Ensuite, parce que la journée de remue-méninges a fait ressortir quatre axes de réflexion et d’action.
Le premier est la nature de la participation de l’organisme à la Fierté Gay de Toronto, le second est son action sociale et culturelle, le troisième sur les politiques communautaires et les structures administratives et le quatrième, qui est peut-être le plus important, sur ce qui peut-être fait en direction de nouveaux groupes sensibles, en particulier les femmes et les nouveaux arrivants. Des petits groupes d’action ont ainsi été mis en place. Ils réfléchiront à la concrétisation des grandes idées.
FrancoQueer fonctionne sans financement continu, c’est-à-dire que l’association est obligée de trouver du financement pour ses programmes ponctuels afin de continuer à vivre. C’est ainsi qu’elle a concrétisé, ces dernières années, de grandes réalisations.
Que ce soit auprès de jeunes publics, avec la campagne capoteaumax.ca, auprès des personnes vivant avec le VIH, avec la création de l’association (aujourd’hui autonome) Action Positive VIH/Sida, auprès des aînés, avec le film
70 ans et toujours au placard
ou encore le site internet patrimonial et interactif de micro-vidéos : projetmemoire.ca.
Malgré ses difficultés, FrancoQueer a bouclé une année assez riche en évènements réussis, en particulier les apéros, qui ont lieu le jeudi au Boutique Bar sur Church. La Journée de sensibilisation à l’homosexualité et à la lutte contre l’homophobie a été célébrée en mai 2011 et une Franco-Pride a été fêtée pendant la fierté de Toronto, la même année.
En 2012, sans financement, l’association a fait avec les moyens du bord pour tout de même assurer une présence francophone lors de cet événement mondial.
Avec un nouveau conseil d’administration et une feuille de route remplie d’idées pour avoir de nouveau des fonds, c’est un vent de renouveau qui souffle sur FrancoQueer, qui a prouvé qu’elle pouvait compter sur des soutiens forts. En attendant les fonds.
Photo : Des participants à la session de remue-méninges.