Le Métropolitain

Un insigne de l’Ordre de la Pléiade pour Bettina Setton

Fidèles à la tradition, la division ontarienne de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) a désigné les six récipiendaires de l’insigne de l’Ordre de la Pléiade pour la nouvelle année, le 6 janvier dernier. Cette distinction récompense les contributions exceptionnelles faites par plusieurs individus à la Francophonie de la province.

Parmi elles, Bettina Setton de Thornhill, ancienne enseignante d’immersion au Toronto District School Board. Âgée de 59 ans et originaire de la ville de Tunis en Afrique du Nord, Mme Setton a su contribuer efficacement à l’épanouissement de la langue française en Ontario. « J’ai commencé à enseigner en 1980, dit-elle, et j’avais un élève très gentil mais qui n’écoutait pas, qui ne comprenait pas. Une amie en éducation spécialisée m’a dit qu’il avait peut-être des problèmes et qu’il y avait des cours pour aider les enfants. » Un déclic qui l’a incitée à ouvrir le premier centre d’apprentissage à North York en 1987. « Certains voulaient mettre ces enfants dans un centre de langue anglaise, moi je voulais les garder en français. » Ce type de structure et de méthode n’existant pas dans le Grand Toronto, elle a dû trouver elle-même les moyens de livrer ce service à la communauté. « J’ai dû créer mon propre matériel d’enseignement, ajoute-t-elle. Les conseillères pédagogiques sont venues m’inspecter puis m’ont demandé d’ouvrir d’autres centres. »

Une détermination qui va de pair avec une personnalité forte. « Je suis une personne qui aime le changement, affirme-t-elle. J’ai enseigné dans les programmes d’immersion, d’éducation spécialisée, d’anglais et ai commencé le premier programme d’immersion intensive sept ans auparavant ». D’énormes efforts largement récompensés, comme en atteste ses victoires entre 2010 et 2013 au concours d’art oratoire pour le Toronto District School Board.

« C’était pour moi un honneur, dit Mme Setton lorsqu’elle a appris que ce prix lui avait été décerné. Un professeur a toujours le doute de savoir s’il est bon ou non, et je me suis dit que je ne pourrais jamais gagner un truc pareil. Ça m’inspire beaucoup, c’est comme une couronne. » Une couronne qu’elle doit à ses efforts de promotion de la langue française en Ontario : « C’est tellement important d’être bilingue. Si j’ai un mot qui me manque, je peux penser dans l’autre langue, dit Bettina Setton. Mes enfants ont toujours eu un emploi grâce au bilinguisme. »

C’est une surprise au final pour l’enseignante qui ne souhaite qu’une chose : « Que le français déborde dans la province, dans les salles de classe ». Une récompense d’importance pour une femme humble qui continue de former des personnes pour poursuivre sa mission et espère apporter sa contribution à plusieurs cours du Collège Glendon. « Je ne l’oublierai jamais », conclut-elle, enthousiaste.

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