Le Métropolitain

Trésor Otshudi apporte les ondes du Congo à Toronto

Les amateurs de rythmes africains et de chansons populaires ont toutes les raisons du monde de se réjouir : Trésor « Manuaku » est en ville. Pour les profanes qui n’auraient pas eu vent de la musique de ce Français d’origine congolaise, il s’agit là d’un artiste aux accents R&B qui a décidé de répandre un son métissé en Ontario.

Auteur, compositeur et interprète, il suit les traces de son père Pepe Felly Manuaku, guitariste célèbre en République démocratique du Congo. « Quand j’étais enfant, mon père a posé la guitare sur la table et m’a dit qu’un jour je jouerais de la guitare, dit M. Otshudi qui s’est lancé dans l’apprentissage de cet instrument en 2012. Il avait raison ». Dès son plus jeune âge, il sait déjà que la musique sera une composante majeure de son existence. Pour pouvoir concrétiser ses ambitions, il se lance à l’âge de 23 ans dans l’étude du chant et de la danse au Centre des arts vivants à Paris. Il parvient à sortir son premier album Destin en 2006, qui sera suffisamment remarqué pour lui permettre de se produire devant 5000 personnes, pour le compte d’un organisme de bienfaisance. Toujours en quête de maturité musicale, il travaille plusieurs années à la réalisation de son second disque R&B Ndombolo, qui paraît en 2010 et va l’amener à remporter une émission de télévision consacrée aux nouveaux talents. S’ensuivent alors diverses tournées en Amérique, en Europe et en Afrique, avant qu’il ne s’établisse dans la Ville reine avec la ferme attention d’y réaliser son troisième album Juste chanter, qui devrait voir le jour cette année.

L’artiste commente son implantation au Canada : « Je suis arrivé à Toronto l’année dernière, et j’y suis resté pendant six mois afin de voir si ça me plaisait. J’aime ce côté ville-monde, il y a énormément de diversité culturelle. C’est dynamique. Il y a beaucoup de parcs. C’est possible de s’évader ici ». Un coup de foudre qui l’a amené à s’installer dans la région il y a deux mois, et à y ancrer sa musique. Mêlant rythmes congolais, chansons françaises et R&B, il a récemment engagé un virage important en pratiquant la guitare. « Ça m’a ouvert d’autres perspectives et ça me permet de me produire seul, dit-il. Je me suis découvert en tant qu’artiste et je fais de la musique pour ressentir des émotions. Maintenant, je préfère chanter devant une ou deux personnes, pas plus. »

Les concerts se succèdent déjà pour le musicien qui a donné de la voix le samedi 7 juin à l’occasion du Raw Vegan Festival, et qui poursuivra le vendredi 13 juin au Relay for Life contre le cancer. Seul ou accompagné de danseurs et d’instrumentistes, il répand ses ondes bienveillantes autant que faire se peut et les critiques sont élogieuses.

Pour cette période de renouveau, il décide de laisser de côté son nom de scène « Manuaku », qui fut également celui de son père, pour revenir à son véritable nom de famille, Otshudi, invoquant un désir d’authenticité. Les amateurs de ses deux premiers albums auront le plaisir de retrouver ses chansons les plus connues, en attendant la sortie de Juste chanter, qui ne devrait plus tarder.

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