Le Métropolitain

Travailler le cuir, un art retrouvé

Faire les choses à la main requiert patience, dévouement et compétences particulières à l’art. Celina Diaz a voulu réveiller son côté artisanal en s’initiant à la maroquinerie. « J’avais besoin d’un passe-temps que je pouvais faire de chez moi dans un espace assez restreint, confie cette francophone. J’aime l’idée que le passe-temps me soit utile aussi, en plus d’être amusant et satisfaisant. »

L’artisane confectionne notamment des sacs à main, des pochettes, des étuis et des sacs fourre-tout, qui sont principalement cousus à la main. « C’est en travaillant sur les gros voiliers que j’ai appris l’art de la fabrication des voiles. La toile utilisée est très épaisse et ressemble beaucoup au cuir; c’est une manipulation similaire. Puis, j’ai visionné des clips YouTube », explique-t-elle.

Bien que souvent ses créations se font à la main, parfois, avec un cuir plus mince, elle utilise une machine à coudre industrielle, installée dans son salon. « J’ai commencé à utiliser une machine il y a juste quelques mois pour les petites pochettes minces », précise-t-elle.

Mais attention, mince ne veut pas dire souple, et souple ne signifie pas nécessairement une manipulation plus facile! Le cuir se mesure à son épaisseur, sa souplesse et, du côté esthétique, sa couleur.

« Habituellement, je choisis des cuirs rigides, car j’aime que les sacs aient une structure et qu’ils maintiennent leur forme », mentionne l’artisane. Pour ce qui est de l’épaisseur, les sacs à main sont faits de cuir mince et les sacs fourre-tout, avec un cuir épais.

« Je construis d’abord une sorte de maquette en carton ou en papier pour voir l’assemblage et la taille, car souvent j’ai une vision en tête, mais il n’y a aucun guide qui existe pour sa création », indique-t-elle.

Ensuite, il faut être au millimètre près durant le découpage des morceaux de cuir, car son assemblage a la précision d’un casse-tête. « Ensuite, je marque les trous et, avec une perceuse, je les perce individuellement tout le long des bords qui seront cousus », ajoute-t-elle.

L’artisanat est une excellente façon de se confectionner des choses à son goût, sans compromis du rapport qualité/prix. « Je peux créer un objet unique où les détails sont à mon niveau de satisfaction tout en gardant style et fonctionnalité, souvent il faut en choisir un quand on achète », précise-t-elle.

Le bémol, c’est que Mlle Diaz ne fait pas encore partie d’une communauté de personnes qui travaillent le cuir. « Je ne connais pas grand monde qui s’adonne à la maroquinerie et c’est impossible de poser mes questions à YouTube! Je fais le chemin seule avec essais et erreurs », partage-t-elle.

Pour les débutants, elle suggère de commencer avec des outils simples. « Pas besoin d’un outil de grande qualité ou super spécialisé, car sans la technique, le résultat ne sera pas particulièrement meilleur », précise-t-elle. Il n’y a pas de raccourci, il faut prendre son temps et pratiquer sa technique en créant des morceaux.

Le cuir est un choix de matériel intéressant par contre, car il est vraiment durable. « Les sacs ne s’usent pas et les coutures sont faciles à réparer. On peut repasser mille fois entre les trous sans que le cuir s’use », déclare-t-elle.

Pour elle, il est important d’avoir un passe-temps où elle utilise ses mains pour être créative. « La consommation en ligne de site comme Pinterest donne facilement l’impression d’être créatif, mais, en fait, il faut passer à l’action et s’investir à produire un résultat afin d’en tirer pleine satisfaction », conclut-elle.

(Photo : gracieuseté de l’artiste)

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