Le Métropolitain

Tout un programme pour les jeunes au Salon du livre

Le Salon du livre de Toronto doit beaucoup à la jeunesse et vice-versa. Dans le contexte d’une ville multiculturelle où il est bien plus facile d’acheter un livre en espagnol ou en mandarin qu’en français, puisqu’il n’y a plus depuis plusieurs années de librairies francophones, un Salon du livre francophone est une bulle d’air.

Une bulle d’air, car au lieu de commander ses livres par Internet, ce qui est froid et triste, au lieu de devoir aller jusqu’à Ottawa ou Montréal, on peut tâter et lire soi-même la pochette. C’est parfois à ce moment précis que les histoires d’amour naissent.

Comme l’a souligné Valery Vlad, président du Salon, « un livre attend chaque enfant au Salon du livre ». Il a évoqué le souvenir de cet enfant, pour qui seul le soccer avait de l’importance. Et qui a trouvé un roman de jeunesse autour de ce sport. Il ne l’a plus quitté et l’a relu des dizaines de fois, avant de s’intéresser à d’autres livres. C’est cela, la magie d’un salon du livre.

Une programmation marquée par des ateliers avec quelques noms de l’écriture torontoise, mais aussi québécoise et sudburoise. Parmi ces auteurs, Michèle Laframboise s’était déplacée pour présenter son atelier.

Ex-scientifique devenue auteur et artiste, elle concocte des intrigues captivantes se déroulant dans des mondes empreints de poésie. Pour elle, venir à la rencontre de ses lecteurs, c’est avant tout un plaisir. « En 2002, j’ai reçu le prix Cécile-Gagnon et je donne des ateliers pour les jeunes. J’ai découvert que j’aimais ça parler aux jeunes. Je suis contente de leur rendre un peu de ce qu’ils me donnent! »

Également sur place pour présenter son atelier, Aurélien Bonin. Ce dernier est un jeune chercheur et éducateur de la fondation Azriéli pour la mémoire de l’Holocauste. Diplômé en allemand et en philosophie à la Sorbonne, enseignant en France, puis au Canada, il s’intéresse de près aux rapports entre santé mentale et enseignement.

Il propose un atelier sur le thème de la résilience. La résilience, c’est la faculté de rebondir après un drame. De reprendre le dessus. Il a comparé cette faculté avec une image métallurgique : « Si un morceau de fer tordu ne reprendra pas sa forme initiale, on peut l’arranger fortement. »

Son atelier sera présenté avec Richie Sinclair, qui fut un élève de Norval Morisseau, le fondateur de l’École d’art des régions boisées et de l’école de l’oiseau tonnerre, et qui est très versé dans les rapports entre spiritualité des Premières Nations et vie artistique, et notamment au niveau de la résilience.

Parmi les autres ateliers, on relèvera celui de l’auteur de bandes dessinées Arnaud Boutle. Torontois depuis 2008, ce Breton d’origine a sorti un magnifique album,

Entre les ombres, qui porte la marque des traditions françaises en matière de bande dessinée, mais aussi du décor nord-américain de sa vie actuelle.

Un album de science-fiction sur la trajectoire d’un homme seul, dans une grande ville vidée de ses hommes depuis plusieurs années. Une vision poétique et un peu angoissée d’un monde post apocalyptique tranquille. Arnaud Boutle présentera son atelier sur le thème du numérique dans la bande dessinée. Avec la révolution des blogs BD, le numérique est devenu un support majeur pour le neuvième art.

Parmi les autres noms, on relèvera Bruno Saint-Aubin et Lysette Brochu. Les enfants seront gâtés.

Photo : De gauche à droite : Michèle Laframboise, Hader Ibrahim, Valery Vlad et Norman Gaudet.

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