Le Métropolitain

Toronto Accueil vient en aide aux expatriés francophones

Dans les jours qui suivirent son arrivée à Toronto, Séverine Thion-Cohen tenta bien de mettre en application les quelques rudiments d’anglais qu’elle connaissait. Les longues phrases stéréotypées qu’elle avait apprises sur les bancs de l’école en France firent sourciller plus d’un employé de magasin. Deux ans plus tard, Séverine s’est si bien adaptée dans notre ville que c’est elle qui vient maintenant en aide aux familles francophones d’expatriés.

Élue depuis peu présidente de Toronto Accueil, un organisme chargé d’aider les familles francophones effectuant un séjour prolongé à Toronto pour des raisons professionnelles, Séverine avoue qu’une grande partie de son temps est désormais consacré à fournir aux nouveaux arrivants des informations pratiques, organiser des sorties afin qu’elles découvrent Toronto et organiser des cours de conversation anglaise.

Toronto Accueil fait partie de la Fédération internationale des accueils Français et francophones à l’étranger (FIAFE), un réseau de 160 organismes disséminés un peu partout dans le monde. Mme Thion-Cohen et son équipe de bénévoles épaulent ainsi une centaine de familles dans leur installation à Toronto.

Débarquer dans un pays inconnu n’est pas chose facile, surtout quand on ne maîtrise pas parfaitement la langue. Trouver un logement, ouvrir un compte en banque, obtenir une carte de santé, dénicher un médecin qui veuille bien prendre en même temps tous les membres de votre famille relève parfois d’un véritable parcours du combattant. Ajouter à cela qu’il vous faut également vous préoccuper d’inscrire prestement vos enfants dans une école, de vous assurer qu’ils s’ajustent eux aussi à leur nouvel environnement et qu’ils seront en mesure de réintégrer le système scolaire une fois rentré au pays.

Dans la majorité des cas, c’est le mari qui s’est vu muter à l’étranger pour son travail. Si son adaptation se fait aisément étant donné qu’il noue rapidement des liens avec ses collègues et qu’il pratique son anglais à longueur de journée, celle de son épouse est moins évidente. Parfois seule à la maison et sans emploi, elle se tourne alors vers un organisme comme Toronto Accueil pour tisser des liens sociaux, découvrir la ville et améliorer son anglais. Les enfants quant à eux s’habituent à la vie canadienne et passent à l’anglais très rapidement, au point d’en oublier parfois leur français.

« Nous organisons des activités pour les femmes presque tous les jours », explique-t-elle en montrant le calendrier de ce mois-ci. Une « gazette » bimensuelle est également envoyée à chaque famille pour les tenir au courant de tout ce qui se passe dans la ville.

La langue demeure le point d’accroc pour la majorité. Séverine Thion-Cohen note toutefois que les personnes de moins de 40 ans semblent se mettre à l’anglais plus rapidement, une question de génération sans doute. Toronto Accueil organise des rencontres linguistiques toutes les deux semaines durant lesquelles un petit groupe de femmes francophones rencontrent une enseignante bilingue.

Qu’est-ce qui peut bien manquer à des Français en arrivant à Toronto? Vous vous en doutez, la bouffe! Séverine Thion-Cohen remarque que les familles recherchent souvent certaines variétés de fromage ou d’autres aliments bien français. Elle note cependant qu’étant donné que Toronto est une métropole très multiculturelle, les familles finissent par ne manquer de rien.

Certains se plaisent si bien qu’ils hésitent parfois longtemps avant de savoir s’ils doivent rester au Canada ou bien rentrer au pays. Selon Mme Thion-Cohen et son mari, un nombre important de ces familles décident soit de prolonger leur séjour ou bien de s’établir au Canada. 
Pour plus de renseignements sur Toronto Accueil : www.torontoaccueil.com.

Photo : Séverine Thion-Cohen, présidente de Toronto Accueil

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