Le Métropolitain

Sur les traces de Sir John A. Macdonald avec la Société d’histoire

La Société d’histoire de Toronto (SHT) proposait, le dimanche 5 octobre, un voyage sur les traces de Sir John A. Macdonald. En passant par Queen’s Park, le King’s College Circle et la rue George, Patrice Dutil a guidé cet « historitour » de neufs stations dans les pas de celui qui est considéré comme l’un des pères fondateurs du Canada.

La visite a débuté sous la statue de John Macdonald, située à l’extrémité sud de Queen’s Park. Le guide rappelle les débuts de l’homme qui deviendra le premier ministre du Canada. Sir John A. Macdonald nait à Glasgow le 11 janvier 1815, où il y passe ses six premières années avant d’émigrer avec ses parents au Canada, à Kingston. Il gagne une certaine notoriété en devenant avocat avant d’être élu au conseil municipal de Kingston, puis en tant que député en 1844. 

Le groupe se dirige ensuite à l’intersection des rues College et Emily Stowe. Cet arrêt est consacré au Women’s College Hospital et aux relations de Macdonald avec les femmes. Celui-ci fut marié deux fois. Sa première femme Isabella Clarke lui donna deux fils avant de décéder des suites d’une maladie. Il se remaria dix ans plus tard en 1867 avec Susan Agnes Bernard, de 21 ans sa cadette, avec qui il eut une fille atteinte d’hydrocéphalie. 

Macdonald était un défenseur des droits de la femme et grand ami politique d’Emily Stowe, première femme médecin du Canada et initiatrice du mouvement des suffragettes au Canada. Celui-ci introduit sans succès un projet de loi très controversé qui aurait permis d’étendre le droit de vote aux femmes. 

Quelques pas plus haut en remontant vers Queen’s Park, les participants se retrouvent devant une plaque dédiée à la grève des imprimeurs de 1872, que soutint Macdonald en opposition à son ennemi politique George Brown. C’est l’occasion de rappeler le début de la période d’industrialisation et de la création des syndicats à laquelle Macdonald participe en bousculant les normes patronales avec le « Trade Union Act » sur les syndicats.

Puis, le guide emmène le groupe au King’s College Circle afin de montrer le rôle clé qu’a joué John Macdonald dans la construction au Canada. Celui-ci s’était entouré de Frederick Cumberland, architecte réputé à Toronto. 

La visite se poursuit sur la rue George où se trouve encore la maison dans laquelle vécut Macdonald de 1876 à 1878, afin d’y trouver un peu de repos après des années difficiles liées à ses problèmes de santé et au grand projet de chemin de fer du Canadien Pacifique. Le guide souligne alors à quel point il est regrettable que la maison ne soit pas ouverte au public, freinant ainsi l’intérêt porté à John Macdonald.

Après un bref arrêt devant la maison de George Brown, le plus grand concurrent politique de Macdonald, la visite s’achève devant la maison de Mackenzie King sur la rue Beverley. M. Dutil aborde alors le sujet sensible qui lie ces deux figures politiques canadiennes : l’alcoolisme. Il a rappelé que l’alcool avait été la bête noire de William Lyon Mackenzie King, premier ministre du Canada pendant 21 ans. Sir John Macdonald était tout comme Mackenzie un alcoolique assumé, qui ne s’en est jamais caché.

Patrice Dutil regrette que l’on ne s’intéresse pas assez à cet homme « de son époque », qui était « à la fois un intellectuel et homme d’action ». Il ajoute qu’il était rare de voir en politique une personne qui avait « autant d’enthousiasme et d’humour » que Macdonald, et surtout « qui savait raconter des histoires ».

Le prochain rendez-vous de la Société d’histoire est fixé au 26 octobre pour une visite intitulée : « La rivière Garrison : sur les traces d’une rivière disparue ». Pour tout renseignement : www.sht.ca.

Photo : Cette plaque rappelle la grève des imprimeurs de 1872, soutenue par Macdonald

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