La plupart des Torontois connaissent le nom de George Brown. Mais combien savent qui était cet homme, ce qu’il a fait et pourquoi il est reconnu aujourd’hui? La visite guidée de la Société d’histoire de Toronto a permis à un petit groupe de francophones de revenir sur les pas de cet homme politique le samedi 15 juillet.
Tous avaient rendez-vous devant le St. Lawrence Hall où deux visites étaient prévues, une en français avec Rolande Smith et une autre en anglais avec Heritage Toronto.
Pendant deux heures, Mme Smith a brossé un portrait de ce politicien d’origine écossaise. Elle a évoqué avec passion ses premières années de vie.
Né en 1819 à Alloa en Écosse, c’est d’abord à New York que son père et lui s’établissent en 1837. Il s’intéresse très vite au monde politique et écrit des articles pour un journal local. En 1842, il fonde son journal, The British Chronicle, où il inclut une chronique sur le Canada. Très proche de l’église presbytérienne, la famille est invitée par cette dernière à fonder un journal presbytérien à Toronto, ce qu’elle fera en 1843.
Passionné par les médias, il ouvre très rapidement The Toronto Banner et, en 1844, son père fonde The Globe qui est installé au 22, rue King. Un journal qui est encore édité et qui est aujourd’hui connu sous le nom de Globe and Mail.
À cette époque, la presse n’était pas neutre et la publication devint la voix du parti « réformiste » dont fait partie George Brown. D’abord distribué localement et toutes les semaines, le journal s’agrandit et ouvre une succursale à London en 1845.
George Brown ne s’intéresse pas qu’aux affaires. Une autre de ses passions est la politique et
l’anti-esclavagisme. En 1850, il fonde la « Anti Slavery Society of Canada » (société contre l’esclavage). Le Globe affichera d’ailleurs son soutien au Nord pendant la Guerre de Sécession américaine.
En 1851, George Brown est élu à l’assemblée législative de la province du Canada. Une des années les plus marquantes de sa vie est 1864. Cette année-là, il s’allie avec ses principaux adversaires John A. Macdonald et George-Étienne Cartier : une coalition est créée pour mettre fin à l’impasse politique.
La même année, il participe à la conférence de Charlottetown et à celle de Québec qui forment les assises de la Confédération canadienne.
C’est un parcours riche d’information qui a mené le petit groupe de francophones et francophiles jusqu’à la maison de George Brown. Aujourd’hui transformée en bureau, le rez-de-chaussée est ouvert au public. Les curieux peuvent découvrir 2000 livres ayant appartenu à l’homme d’affaires torontois.
La Société d’histoire de Toronto a offert une visite passionnante. Le prochain « historitour » aura lieu le dimanche 13 août et portera sur les « Bomb Girls » ou la saga des travailleuses de GECO à Scarborough.
Photo : des participants à la visite.