Le Métropolitain

Rumba : l’âme du Congo fait salle comble au Théâtre Paradise

Richard Caumartin

La rumba congolaise est, depuis 2021, inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Une reconnaissance importante pour cette musique qui a conquis l’Afrique et étendu son influence partout dans le monde.

La rumba n’est pas uniquement universelle parce que les orchestres congolais ont conquis toute l’Afrique, et se sont dispersés dans les terres diasporiques (Antilles, Colombie, par exemple).

Elle est universelle parce que son histoire est dès sa source mondialisée. « Elle naît du départ des esclaves Kongo qui emportèrent avec eux, dans le ventre des bateaux, leurs rythmes et leurs dieux pour leur servir de boussole dans les plantations des Amériques. Ce sont ces rythmes qui, se frottant aux éléments culturels européens et amérindiens, accoucheront de tant de musiques qui feront la puissance culturelle de cette partie du monde », explique le site de l’UNESCO. Le plus grand trésor du Congo n’est pas son sous-sol, mais bien sa musique.

C’est dans cet esprit que l’organisme torontois Batuki Music Society a organisé le concert Rumba : l’âme du Congo le 20 mai au Théâtre Paradise, mettant en vedette une distribution de musiciens, chanteurs, danseurs et auteurs-compositeurs basés à Montréal, Toronto et Paris.

Le public a pu apprécier le talent des Olivier Tshimanga (guitare, chanteur), Mis Blandine (chanteuse, danseuse), Pecosse Animations (chanteur), Noel Mpiaza (batterie), Dauphin Mbuyi (basse), Jean-Claude Kamina alias R9 (guitare), Samson Owandji (claviers) et Walter Maclean (congas).

Ces artistes partagent un lien profond à travers la langue, les histoires et les chansons de rumba qui définissent leur héritage congolais. Ils se sont inspirés de la musique rumba et de ses formes évolutives qui se reflètent dans leur propre travail artistique.

L’auditoire a vite fait de remplir cette petite salle de spectacle pour entendre un répertoire qui a célébré le talent artistique des vétérans et des icônes de la musique congolaise : Dr Nico, Grand Kalle, Tabu Ley Rochereau, Franco Luambo, Papa Wemba, Abeti Masikini, M’bilia Bel et plusieurs autres.

« L’inspiration de ce nouveau travail créatif est le désir d’explorer les traditions musicales Rumba qui ont été transmises et ont évolué à travers le travail d’artistes d’origine congolaise. Le spectacle s’est concentré sur des traditions, des chants, des rythmes et des danses folkloriques spécifiques qui puisent dans la vaste richesse culturelle de la musique rumba, considérée comme un élément essentiel et représentatif de l’identité du peuple congolais et de sa diaspora. Il est perçu comme un moyen de véhiculer les valeurs sociales et culturelles de la région et de favoriser la cohésion et la solidarité intergénérationnelle et sociale », explique le coordonnateur de la production de cet événement pour Batuki Music Society, Thierno Soumare.

Pendant le spectacle, un bon nombre de spectateurs a envahi les allées du théâtre pour danser sur les rythmes de la rumba congolaise. L’atmosphère était à la fête et cette soirée a certainement atteint son objectif car la musique envoûtante jouée par ces talentueux artistes a conquis l’auditoire dès les premières notes. Et ceux qui en étaient à leur première expérience avec la musique rumba congolaise comprennent mieux aujourd’hui pourquoi elle est si contagieuse.

Photo : Les interprètes Mis Blandine et Pecosse Animations sont accompagnés par Olivier Tshimanga, Noel Mpiaza, Dauphin Mbuyi, Jean-Claude Kamina, Samson Owandji et Walter Maclean.

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