Le Métropolitain

Rencontre avec l’autrice Lamara Papitashvili

La Bibliothèque publique de Toronto accueillait l’autrice originaire de Damas, Lamara Papitashvili, pour une rencontre animée par Mathilde Houtchégnon.

Les romans de Mme Papitashvili explorent des thèmes de voyage d’évolution personnelle, d’identité, de l’enfance et de l’intergénérationnel.

Dans son dernier roman Adieu, Staline! paru en octobre 2021 aux Éditions David, l’autrice aborde aussi des questions d’actualité telles que l’immigration, les réfugiés politiques d’États totalitaires et, tout bonnement, la quête incroyablement humaine vers le bonheur et la liberté.

« Tout au long de ce dernier roman, les odeurs, la musique nous accompagnent », déclare Mme Houtchégnon. Pour l’autrice, c’est primordial de stimuler tous les sens de ses lecteurs avec la puissance des mots. « Plusieurs fois quand j’introduis un personnage, je commente sur la lumière de la pièce, la chaleur, l’odeur, afin de donner au lecteur une expérience multidimensionnelle, de vraiment être là », affirme Mme Papitashvili.

Au cours de son écriture, elle a voulu elle-même s’immerger dans le monde de ses personnages : « J’écoutais de la musique classique pour me rapprocher subconsciemment au personnage narrateur, un musicien. ».

Cet ouvrage-ci est une quête de liberté pour deux jeunes hommes qui s’enfuient de leur ville natale. « C’est à la fois une soif de liberté géopolitique à cause du régime oppressif de Staline et une soif de liberté personnelle face à ses passions et ses ambitions », explique l’autrice.

C’est surtout un roman très humain et touchant dans lequel il est facile de se reconnaître. « Nous pouvons tous être horribles dans certaines situations. Je voulais démontrer ça avec les deux personnages », précise-t-elle.

Bien que son roman suive l’histoire de deux hommes, les femmes ne tombent pas à l’arrière, au contraire! « En fait, elles sont le moteur derrière plusieurs péripéties de l’histoire. Les femmes n’étaient pas aussi présentes dans la sphère publique qu’au foyer, mais elles avaient beaucoup d’influence », clarifie Mme Papitashvili.

Le livre est un peu basé sur des récits familiaux et l’autrice a puisé l’inspiration de ses grands-parents. « L’accueil du roman par mes proches a été assez facile, car c’est quand même un récit fictif. Au début de l’écriture, ces derniers présentaient tous des plis des événements différemment! », s’exclame-t-elle.

Le roman s’est donc formé comme un casse-tête, avec les pièces à conserver et celles à laisser de côté.

Ce qui semble faire vibrer l’autrice, c’est l’apprentissage de l’autre. « Quand on se plonge dans la peau des autres, on les aime mieux; on les comprend mieux », exprime-t-elle.

À l’heure actuelle, Mme Papitashvili travaille sur un projet de bande dessinée qu’elle espère publier bientôt ainsi qu’un troisième roman.

Exit mobile version