Le Métropolitain

Quand l’agriculture partagée grignote le béton torontois

Toronto fête le 15 septembre la première journée de l’agriculture urbaine. Cette célébration intervient au cœur de neuf jours de sensibilisation, qui se poursuivent jusqu’au 17 septembre, mettant en valeur la qualité des produits agricoles et le savoir-faire des jardiniers locaux à travers toute la ville.

En point d’orgue de cet événement imaginé par le réseau Toronto Urban Growers, le centre communautaire Scadding Court accueillera le marché GrowTO – de 11 h à 15 h au 707, rue Dundas Ouest – où seront vendus des produits frais de proximité. On y trouvera le fruit d’une agriculture de plus en plus populaire à un moment où les questions de développement durable, de nutrition et de sécurité alimentaire n’ont jamais autant préoccupé les citoyens.

« On prend peu à peu conscience que les produits locaux rendent service à la fois à la nature et aux gens. Cultiver en ville, c’est cultiver des produits sains sans pesticides qui n’arrivent pas par camion d’une contrée lointaine, en même temps que l’on cultive le lien social et la vitalité communautaire, analyse Béatrice Lego, coordinatrice du Jardin communautaire Huron-Sussex.

Sur une parcelle de terrain de l’Université de Toronto, cette chercheuse en chimie a créé en avril 2016 un espace cultivable inspiré de celui de l’Université McGill de Montréal, où elle a fait ses études. En un an, la petite production a pris de l’ampleur, passant de six à douze bacs de plantation. Une vingtaine de membres plantent, arrosent et cueillent des carottes, des tomates, des concombres, des betteraves et des fraises qui poussent au coin de la rue. Ce petit bout de pelouse inusité devenu un paradis vert partagé est l’un des nombreux points de rencontre épinglés à l’agenda des festivités de l’agriculture torontoise.

« On organise une cueillette de pommes de terre le 14 septembre de 17 h 30 à 19 h », ajoute-t-elle. Cultivés dans des tours à patates, les tubercules poussent à la verticale au fur et à mesure de la croissance des plants et de l’ajout de terre. Cette méthode astucieuse, adaptée au milieu urbain, réclame peu d’espace et offre un rendement intéressant.

Au-delà des jardins communautaires et des balcons individuels, de nombreuses entreprises fleurissent dans ce secteur. Certaines proposent des services d’installation de jardins intérieurs. D’autres, à la pointe de la recherche, développent des technologies innovantes (et génératrices d’emplois) qui contribuent à repenser notre manière de produire dans le respect de la nature.

L’aquaponie en fait partie. Les 14 et 15 septembre, aux Waterwheel Farms (au 442, rue Dufferin), les Torontois pourront découvrir ce système en boucle fermée qui offre une production fraîche et saine toute l’année et dans lequel plantes et poissons se développent dans une relation mutuellement bénéfique.

Le public aura aussi l’occasion de visiter des toits verts sur lesquels vivent des abeilles servant à la pollinisation – rendez-vous au parc Danforth et Victoria le 16 septembre à 10 h – ou encore de mieux comprendre l’écosystème de la rivière Don à travers une randonnée pédagogique le 17 septembre, avant de clore neuf jours de festivités par le Cider Festival au musée Spadina, une célébration de la récolte urbaine, tout en musique et en convivialité.

Le programme complet sur https://uadayto.wordpress.com

Photo (BL) : Dans les bacs du Jardin communautaire Huron-Sussex, on cultive le lien social.

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