Le Métropolitain

Prestation à saveur électorale de Mélanie Joly au Club canadien

Ce n’était pas la première politicienne à rencontrer les francophones de Toronto à l’occasion d’un dîner-conférence du Club canadien et, à six mois des élections, ce ne sera fort probablement pas la dernière. Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, était de passage dans la Ville reine le 10 avril à l’invitation de l’organisme qui avait réuni son monde à l’hôtel Fairmont Royal York.

Comme c’est toujours le cas, quelques interventions au micro ont précédé les propos de l’invitée. Ainsi, après les salutations d’usage, Dominic Mailloux, président du Club canadien, a remercié Normand Labrie pour son engagement auprès de l’Université de l’Ontario français, ce dernier ayant choisi de quitter sous peu ses fonctions de recteur par intérim. Kip Daechsel, président du comité de la Maison de la francophonie de Toronto, a de son côté décrit à l’assistance le degré d’avancement de ce projet.

La formule adoptée par le Club canadien pour donner la parole à ses conférenciers varie tant soit peu d’un dîner à l’autre et, dans ce cas-ci, c’est par un discours que Mme Joly a entamé le sujet dont elle voulait traiter : le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles. C’est en effet en 1969 que cette législation est entrée en vigueur et la ministre s’est, en préambule, attardée sur son importance sociohistorique. Il s’agit également d’une loi quasi-constitutionnelle, au sens où elle a préséance sur les autres lois.

Le gouvernement fédéral est une chose et les gouvernements provinciaux en sont une autre. Revenant sur les relations tendues qu’entretiennent les Franco-Ontariens avec Queen’s Park, Mélanie Joly a rappelé qu’en ce type de circonstance, les communautés francophones en situation minoritaire peuvent compter sur l’appui d’Ottawa. « Le fait de pouvoir vivre en français au quotidien, c’est un choix et, en milieu minoritaire, ça demande énormément de résilience », a-t-elle commenté face à la résistance de certains milieux politiques à accorder aux francophones les droits qui leur reviennent.

Ne manquant pas une occasion de présenter son gouvernement sous un beau jour, la ministre a rappelé qu’Ottawa avait consacré 1,9 million $ à l’Université de l’Ontario français. « Ce qui s’est passé en Ontario est une opportunité de démontrer, à l’échelle du pays, l’importance de la Loi sur les langues officielles », a renchéri Mélanie Joly, détaillant les efforts entrepris récemment par le gouvernement fédéral pour apporter son soutien aux garderies, organismes, médias, etc., qui contribuent au dynamisme des communautés de langue française.

Marjorie April, animatrice à la radio de Radio-Canada et maîtresse de cérémonie des dîners-conférences du Club canadien, y est allée de quelques questions relatives au financement et aux relations fédérales-provinciales de même que sur le renforcement des politiques linguistiques. Les questions du public touchaient globalement aux mêmes sujets : relations avec le gouvernement Ford, soutien à l’éducation, querelles juridiques, etc.

Son travail de ministre n’allant pas sans d’inévitables divergences de vue avec ses interlocuteurs, Mélanie Joly a conclu son passage à Toronto par un appel à la compréhension mutuelle. « Le bilinguisme, au pays, ça ne dépend pas de quelques personnes mais de toute la population », a-t-elle lancé, invitant tout le monde à faire sa part.

PHOTO: La ministre Joly (à droite, au podium) a fait état des efforts du gouvernement fédéral pour la promotion du français.

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