Jean-François Gérard
Le Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) vient de célébrer les 20 ans de sa clinique juridique. Dans ses locaux du 555, rue Richmond Ouest, l’organisation a pu revenir sur l’histoire de ses services aux francophones de la Ville reine et des communautés environnantes.
« Notre succès ne se mesure pas seulement dans les chiffres, déclare dans son discours le président Aliou Sene. Nos services juridiques gratuits ont fait des différences tangibles dans la vie des personnes de notre communauté. »
Même pour les francophones maîtrisant l’anglais, avoir des interlocuteurs qualifiés dans leur langue natale pour des questions pointues ou des sujets personnels, notamment pour les questions familiales ou de violences, est une ressource précieuse.
Les dirigeants du CFGT ont profité de l’occasion pour saluer les partenaires de l’organisme tels que Legal Aid Ontario (Aide juridique Ontario), « un partenariat qui va continuer » annonce Rod Strain, vice-président de l’agence publique, ou Oasis Centre des femmes.
La petite cérémonie a aussi pris la forme d’un hommage à Aïssa Nauthoo, vice-présidente et avocate dans l’organisme depuis l’origine « qui a aidé des milliers de personnes, avec parfois des cas très complexes », salue Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du CFGT. Une vidéo de remerciement de trois minutes où cinq personnes aidées par la structure a également été diffusée.
À son ouverture en 2003, la clinique juridique se limitait aux questions de revenus, puis de dettes, avant de s’étendre à d’autres domaines comme le logement, l’aide à l’immigration et aux réfugiés, puis à des services plus spécialisés.
Parmi les moments forts de sa jeune histoire, la clinique juridique a dû gérer le séisme en Haïti en 2010, puis la fin des moratoires sur les renvois au Burundi et au Rwanda et, plus récemment, la gestion de la pandémie ou le recrutement d’un avocat spécialisé en violences sexuelles et familiales. Un processus couplé à une extension géographique dans l’agglomération, avec des bureaux à Peel et à Scarborough.
L’établissement a doublé ses effectifs, passant d’une équipe de quatre personnes à huit collaborateurs, dont six avocats. Mais certains nouveaux postes sont encore fragiles, celui d’avocat spécialiste des violences sexuelles et familiales correspond à un financement de quatre ans. Le CFGT anticipe déjà d’être encore plus sollicité dans les années à venir.
« Les besoins sont criants et le gouvernement a augmenté les objectifs d’immigration. Les grandes villes sont la porte d’entrée des nouveaux arrivants », explique Aïssa Nauthoo. Le pilier de l’organisme note aussi que « des cliniques juridiques anglophones ouvrent des services spécialisés pour les aînés ou les jeunes ».
Comme l’a indiqué la directrice d’Oasis Centre des femmes, Dada Gasirabo, « espérons que dans les 20 ans à venir, nous aurons plus de services à proposer ».
Photo : La clinique juridique doit constamment étendre ses services.