Le Métropolitain

Place au rap francophone!

Une émission de télévision de compétition rap entame sa première saison sur la plateforme Télé-Québec. Animée par Pierre-Yves Lord, la série comprend plusieurs épreuves de rap écrit et improvisé où les 16 participants s’affrontent pour remporter le titre de gagnant. Le hip-hop en français trouve enfin sa place à l’écran.

Composé d’artistes de renom dans l’univers du rap, le jury est formé de Koriass, Sarahmée et Souldia. Ceux-ci évaluent les performances selon cinq critères précis : la qualité des textes, la créativité, la présence scénique, le débit et l’interaction avec l’environnement.

« Que cette émission soit présentée au grand public, je n’en reviens toujours pas, s’exclame Sarahmée qui travaille sur son prochain album, prévu en avril. C’est audacieux de la part de Télé-Québec, mais en même temps, il fallait que ça arrive un jour, poursuit la rappeuse. La communauté hip-hop la réclame depuis longtemps cette reconnaissance dans les médias, à la radio et à la télé. »

Ce concours est une première pour le rap francophone au Canada, un genre qui a souvent été tenu à l’écart et qui ne figure pas au sein de compétitions.

Cependant, l’esprit de compétition appartient fortement à la culture du rap. Souvent le partage de texte se fait sous une sorte de rap battle; apprendre et être testé direct dans l’arène du spectacle. Puis le hip-hop jouit énormément d’un auditoire actif. Un peu comme l’improvisation, c’est le rapport entre le rappeur et le public qui rend les performances magiques.

Le gagnant de la série sera invité à participer au volet international du Edge of the Weak, une série de compétitions de rap du régional à l’international qui est présentée dans une douzaine de pays à travers le monde. De plus, le gagnant recevra une bourse pour la production d’un vidéoclip.

Le maître de cérémonie, Pierre-Yves Lord, n’en revient pas de pouvoir partager ce monde avec une grande variété de téléspectateurs. « Ce que je voudrais que le public retienne de cette émission, affirme-t-il, c’est que nos rappeurs sont des auteurs et, qu’avant tout, ils jonglent avec des mots. Avant le style musical ou l’idée d’appartenir à la culture hip-hop, il y a une plume. »

L’équipe de production a voulu garder l’atmosphère plus intime avec des plans rapprochés des 16 participants et des textes engagés au niveau personnel et politique. La chair de poule sera sûrement au rendez-vous.

SOURCE – Élodie Dorsel

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