Le Métropolitain

Oasis et Reflet Salvéo affrontent la violence systémique

« C’est le c’est comme ça dont il est question ce matin, mentionnait Dada Gasirabo, directrice d’Oasis Centre des Femmes (OCF) à l’assemblée. C’est cette petite phrase qui nous dérange. » 

Oasis, en collaboration avec Reflet Salvéo, avait réuni certains partenaires de la communauté et les médias pour annoncer la création d’une nouvelle mobilisation dans la lutte contre la violence faite aux femmes.

Statut social, origines, violences domestiques ou sexistes, colonisation, génocide, plusieurs raisons sont à l’origine de la souffrance des femmes. Une souffrance pourtant incomprise et ignorée par la société et ses institutions. 

C’est à elle, celle que l’on appelle la violence systémique, que souhaite s’attaquer Oasis, l’organisme qui se bat pour les femmes.

« On a tendance à simplifier les choses pour donner une réponse à tout. Et ça ne marche pas, expliquait la directrice d’OCF. On ne prend pas en compte que la violence a perturbé sa vie. Qu’elle [la victime] ne sera plus la même personne qu’elle était avant. »

L’incompréhension des institutions face à la souffrance de ces femmes et les préjugés développés envers une culture et une identité différentes sont responsables d’une revictimisation. Défaire les mythes et éduquer : voilà le but du projet qu’a dévoilé l’organisme, le 3 mars dernier.

C’est sous la forme d’un forum de discussion nommé Café urbain qu’Oasis a imaginé la mobilisation. Le Café urbain se déroulera le 6 avril au Collège Boréal, et rassemblera institutions, professionnels et victimes afin d’échanger, partager et explorer des pistes de collaboration.

Est-ce que la façon dont on dessert ces personnes vulnérables convient? Comment peut-on travailler ensemble? Peut-on s’entendre? : des questions auxquelles Mme Gasirabo espère trouver des réponses au cours de ce forum de discussion.

Il est temps de redonner la priorité au patient. Plus encore, « il est temps de donner la place aux impatients et aux impatientes » annonçait Gilles Marchildon, directeur de Reflet Salvéo.

Le Café urbain a été rendu possible grâce à l’initiative Ma communauté s’engage! de Reflet Salvéo. En accordant un fonds pour l’organisation du forum, l’organisme se joint à Oasis dans sa lutte contre la violence faite aux femmes.

« Notre rôle est d’assurer le dialogue, expliquait le directeur de Reflet Salvéo. Prendre les cris de cœur que l’on peut entendre dans la communauté et les exprimer au système de santé d’une manière qu’il peut entendre et écouter. »

Se mettre à la place de celui qui souffre, voilà le but du Café urbain. « C’est l’ignorance qui tue », conclura Gilles Marchildon qui, lui aussi, souhaite éradiquer le c’est comme ça.

 

 

Photo:  De gauche à droite : Gilles Marchildon, directeur de Reflet Salvéo (RS), Siham Chakrouni, présidente d’Oasis Centre des Femmes (OCF), Marlène Thélusma Rémy, présidente de RS, Dada Gasirabo, directrice d’OCF

 

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