Le Métropolitain

Oasis Centre des femmes invite l’auteur Junior Mandoko

« Parfois le mouvement féministe peut sembler terrifiant aux hommes lorsqu’ils n’ont pas compris que c’est seulement une quête vers l’égalité, raconte Dada Gazirabi, directrice générale d’Oasis Centre des femmes (OCF). On recherche le droit et la sécurité des femmes. Prenons cette soirée pour réfléchir aux obstacles face à cette égalité. »

En lien avec l’initiative d’OCF, #16 jours d’activisme, l’auteur Junior Mandoko présente son livre sur la condition féminine intitulé Les droits des femmes rurales en Afrique subsaharienne : des droits à deux vitesses, et qui a permis de lancer la discussion virtuelle.

Les recherches de M. Mandoko débutent à la conférence de Vienne sur les droits de l’Homme en 1993, puis à la quatrième conférence mondiale sur les femmes en 1995. « Le message transmis par ces sommets est clair : l’égalité est la clé indispensable pour un développement durable », affirme-t-il.

Chercheur, essayiste, fonctionnaire fédéral et enseignant au niveau postsecondaire, Junior Auguy Mandoko est titulaire d’une maîtrise en droit de l’Université York. Il s’intéresse aux droits de la personne, aux droits de la femme, à la justice pénale internationale, au développement durable et à la sécurité alimentaire.

En approfondissant ses recherches sur la condition féminine de certains pays en Afrique, M. Mandoko constate que malgré que les femmes forment plus de 50 % de la population et plus de 80 % de la main-d’œuvre rurale, elles ne sont pas incluses dans les lois et les politiques de ces régions.

« J’ai constaté dans mes recherches que le corps de la femme est comme un champ de bataille. Il faut un retour à base des écrits pour mettre la femme au même niveau que l’homme », explique-t-il.

L’utilisation de certains mots et phrases dans les documents des systèmes juridiques, par exemple, pose problème. « La présentation de la femme est celle d’un objet. Ceci se reflète par la suite dans la société », ajoute-t-il.

En matière de succession, le code de la famille congolais lègue les biens au garçon en premier même s’il a plusieurs sœurs aînées.

« Le changement de la condition féminine s’inscrit dans l’aspect dynamique de la culture, car c’est un mouvement, c’est un changement », avance M. Mandoko. Il décrit la culture comme l’ensemble de tout ce qui a été transmis du passé (le statique) et ce qui est en ébullition (le dynamique).

Au cours de la discussion, Maimou Wali, employé à OCF en relations communautaires, avance que les États en Afrique ne font pas assez d’effort. « Les textes datent de la colonisation, d’une société très patriarcale et n’ont jamais été mis à jour. Il faudrait y voir », dit-elle de son pays natal en Afrique de l’Ouest. Elle soulève aussi la question parfois problématique de la religion, elle-même croyante. « Souvent, les messages des preachers ne sont pas favorables pour la femme », plaide-t-elle.

M. Mandoko revient à l’idée qu’un pays ne peut pas fleurir s’il coupe 50 % de sa population de sa main-d’œuvre, c’est comme s’il s’amputait une jambe. L’égalité des sexes est donc requise non seulement en lien avec les droits de l’Homme mais aussi en matière sociétale, culturelle, politique et économique.

SOURCE – Élodie Dorsel

(Crédit photo: compte Twitter de Junior Mandoko)

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