Le Métropolitain

Nuit Blanche Toronto ou le rêve éveillé

S’il en est des nuits où il ne faut pas dormir, le 1er octobre en fait décidément partie. Pour toute une nuit, la Ville reine compte bien ne pas se coucher, mais partir à la découverte de trésors artistiques installés dans la ville à l’occasion de Nuit Blanche Toronto (NBT).
Du coucher au lever du soleil, ce sont plus de 90 projets artistiques réalisés par plus de 300 artistes locaux et internationaux qui seront présentés pour entraîner les résidents et visiteurs dans un véritable rêve éveillé.
Pour cette 11e édition, la programmation de NBT promet des découvertes artistiques extraordinaires, défiantes, mais également politiques par le biais de quatre expositions produites par la Ville et regroupant parmi les plus beaux artistes et commissaires de la scène contemporaine. En voici, une présentation.

L’exposition Militant Nostalgia, véritable méditation sur le temps et la mémoire imaginée par le commissaire Paco Barrágan (Chili) occupera la rue John depuis la rue Dundas jusqu’à la rue Front et est composée de dix installations artistiques.

Lies, Maria Jose Arjona

And the Transformation Reveals s’installera sur la rue Bay depuis Dundas jusqu’à la rue Front. Imaginée par la commissaire Camille Hong Xin (États-Unis), l’exposition interroge les mystères de la transformation et de la métamorphose. Quelques jours avant Nuit Blanche, le public pouvait participer à la création de l’œuvre Assalto de l’artiste Daniel Canogar.

Asalto Toronto, Daniel Canoga

Avec Louise Déry, directrice de la Galerie de l’Université du Québec à Montréal, le public s’envolera vers le ciel durant l’exposition Facing the Sky, installée sur le bord de l’eau entre la rue Bay et le centre Harbourfront. Réinventant la géographie de la nuit par le biais de dix projets artistiques, les visiteurs sentiront pour la première fois le parfum du ciel grâce à l’artiste Julie Fortier.

Ascension, Julie Fortier

OBLIVION
La quatrième exposition se nomme OBLIVION, composée de trois installations, elle s’installera à la place Nathan Philips ainsi qu’à l’hôtel de ville. Réalisée par les commissaires Janine Marchessault, professeure à l’Université York, et Michael Prokopow, professeur à l’université OCAD, OBLIVION est une réflexion sur l’immensité, la vulnérabilité et la terrifiante réalité de l’univers.

« L’idée de l’exposition vient de l’architecte américain Richard Buckminster Fuller », explique Janine Marchessault et plus particulièrement de son ouvrage Utopia or oblivion (Utopie ou oubli). Un ouvrage écrit dans les années 1970 où l’homme a deux choix : permettre une planète égalitaire qui inclut toute sa population ou bien « l’oubli », l’oubli comme la mort.Les années ont passé et la civilisation a choisi un sens – l’oubli – et se dirige vers ce point de non-retour.

« On en est rendu là dans l’exposition, OBLIVION c’est après la fin du monde, explique la commissaire qui présente trois installations offrant une réflexion sur l’oubli. Ce n’est pas nécessairement la fin, c’est une transformation ».

L’œuvre Ocean de Phillip Beesley

Mélangeant vidéo, performance et sculpture, OBLIVION présente trois artistes reflétant sur cet « après ». Le public assistera à la mort du soleil par l’œuvre Death of the Sun du réalisateur Director X qui a imaginé un ballon météo de 40 mètres simulant la mort de notre soleil. « Ça va être spectaculaire, intense. On va ressentir la chaleur du soleil », s’enthousiasme Janine Marchessault.
Alors que l’architecte Phillip Beesley reconstruit un océan à l’Hôtel de ville, l’artiste Floria Sigismondi projette sur un écran d’eau une performance sur le corps et la transcendance imaginant une autre vie. Un programme incroyable qui plongera le spectateur dans un univers inconnu entre effroi et espoir.

Laurence Stenvot

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