Le samedi 14 août, le soleil et la musique africaine – deux choses qui vont bien ensemble – s’étaient donné rendez-vous à Milton. Cette rencontre n’avait rien de fortuite puisqu’on la doit à Jean Assamoa, directeur de ce nouveau festival qui devait voir le jour l’an dernier mais qui a dû être reporté, pandémie oblige.
En effet, c’est en 2019 que M. Assamoa, connu pour être le fondateur du groupe de musique et de danse Akwaba, avait proposé au maire de Milton cette idée d’un événement centré sur les artistes issus du continent noir. Après plus de 30 ans passés dans le milieu des arts de la scène, le désir de mettre sur pied pareil festival le taraudait de plus en plus. Originaire de Côte d’Ivoire, aujourd’hui résident du Canada après un détour par les États-Unis, il a finalement décidé de concrétiser cette ambition et a été agréablement surpris de l’accueil qu’il a reçu à l’hôtel de ville.
« Ça faisait partie de mes rêves depuis New York, relate M. Assamoa. C’est une joie lorsque les gens te comprennent et qu’ils partagent ta vision de ce que cela peut faire pour la communauté. » Le directeur du festival ajoute qu’il considère ce rassemblement annuel comme n’étant pas sien mais appartenant désormais à la ville de Milton. Un festival pour et par la communauté, en somme.
Et en quoi consistait cette première édition du Milton African Multicultural Festival qui s’est tenue dans le parc attenant au centre sportif municipal? Naviguant du français à l’anglais avec quelques incursions dans les idiomes africains, les artistes invités ont alterné les styles musicaux et les thématiques. Outre Akwaba, les spectateurs ont pu voir et entendre le multi-instrumentiste Babarinde Williams, le chanteur Brian Nkoyooyo Kezaala (Brayo Muzik) et son répertoire pop, la prestation aux accents afro-folk-soul de Gloria Gift Nankunda, etc.
Ces artistes aux inspirations diverses et aux parcours uniques en sont à divers points de leur carrière. Pour certains, chanter ou jouer d’un instrument relève davantage d’un passe-temps ou d’une carrière en parallèle d’un emploi à temps plein, tandis que d’autres ambitionnent d’en faire leur principale occupation. Ainsi en est-il de Jacques Yams, un artiste francophone qui sortira son troisième album en octobre prochain.
Comment ce dernier en est-il arrivé, de son Cameroun natal jusqu’en Ontario où il fait aujourd’hui sa vie, à s’orienter vers le domaine musical? « C’est une longue histoire. Ma mère m’a dit un jour que lorsqu’elle m’attendait, je bougeais dans son ventre lorsque mon père jouait du tam-tam à distance. » Un goût inné pour la musique? En tout cas, au fil du temps, Jacques Yams a voulu partager son amour de la chanson avec les autres jusqu’à y consacrer une bonne partie de son temps.
Plusieurs personnalités étaient présentes lors de l’ouverture du festival : le maire de Milton, Gordon Krantz; le député fédéral Adam van Koeverden, le député provincial Parm Gill; le consul honoraire de la Côte d’Ivoire à Toronto, Peter J. Daws, et l’ambassadeur de ce même pays à Ottawa, Bafétigué Ouattara. En d’autres mots, c’est d’une belle reconnaissance publique dont l’événement a pu bénéficier.
PHOTO – Gloria Gift Nankunda et ses musiciens