Le Métropolitain

Maintenir sa routine après le changement d’heure n’est pas de tout repos

Les changements d’heures au printemps et à l’automne se font depuis le début des années 1900 à l’ère de la Première Guerre mondiale. L’idée était en marche depuis quelques années mais sans l’appui des fermiers, elle ne passait pas comme loi.

D’ailleurs, même à l’heure actuelle, la Saskatchewan n’effectue pas les changements d’heure deux fois par année. Il en est de même pour le Yukon ainsi que quelques régions en Colombie-Britannique et au Québec.

La décision d’implanter l’heure d’été a été prise pour tenter de conserver plus d’énergie et de faire une meilleure utilisation de la lumière du jour. Pourtant, de plus en plus d’études menées sur le sujet démontrent d’inquiétants effets à la santé. Les recherches mentionnent entre autres une hausse de problèmes cardiovasculaires et de troubles d’humeur.

Qu’est-ce qui cause ce dérèglement si intense que le corps humain en ressent les effets? Après tout, c’est seulement une petite heure…

Pour comprendre la réponse des divers systèmes corporels, il faut décoder les différents mécanismes qui régulent la vie de tous les jours. Il y a l’horloge biologique ou interne qui est principalement régulée par la lumière, et la noirceur par le nerf optique. Elle informe la quasi-totalité des fonctions psychologiques et cognitives, d’ailleurs elle souffre déjà depuis l’arrivée de la lumière bleue des électroniques.

Il y a l’horloge solaire où le midi représente le milieu de la trajectoire du soleil.

Puis, il a l’horloge sociale qui dicte l’heure qui se trouve sur les montres et les cellulaires.

C’est lorsque ces trois modes s’éloignent de plus en plus les uns des autres que le corps ressent une hausse de stress (eh oui, le décalage horaire)

Avec les électroniques le soir, le corps s’imagine vivre plus loin vers l’ouest (le temps recule et l’horloge interne s’éloigne de l’horloge solaire).

Le changement vers l’heure d’été décale l’horloge sociale de l’horloge solaire. Le corps et la routine quotidienne se retrouvent donc doublement décalés. Tout à coup, devoir se réveiller à la noirceur et maintenir sa routine après le changement n’est pas de tout repos.

La Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni ont tous les trois tentés d’opérer constamment à l’heure d’été mais le projet a vite été abandonné, faute de résultats positifs : aucun changement à la conservation d’énergie, une hausse d’accidents routiers le matin et un mécontentement général des populations. Certains chercheurs affirment que le corps ne s’ajuste jamais à l’heure d’été et qu’il reste décalé, entraînant un stress chronique.

Il y a quand même de bons côtés à l’heure d’été en laissant plus de « temps » en soirée après la journée de travail. Certaines études observent une hausse d’activités en soirée lorsqu’il y a plus de lumière, bien que ce soit seulement dans certaines régions du monde.

Étant donné que de nombreux experts maintiennent que c’est le changement d’heure qui cause le plus de problèmes, les politiciens s’activent. En 2020, l’Ontario passe le projet de loi de l’amendement du temps. Le député d’Ottawa Ouest – Nepean, Jeremy Roberts, est à la tête du projet qui met l’heure d’été l’année durant. « L’Ontario est maintenant prêt à montrer la voie pour mettre fin à cette pratique désuète », déclare-t-il par voie de communiqué. Mais cette loi ne pourra être en vigueur qu’en conjonction avec un changement permanent au Québec et dans l’État de New York.

SOURCE – Élodie Dorsel

PHOTO – C’est le dimanche 14 mars qu’horloges et montres doivent être avancées d’une heure.

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