Le Métropolitain

Lutter contre l’islamophobie

L’islamophobie est un racisme particulier puisqu’il est dirigé essentiellement contre une religion et, surtout, contre ses fidèles. Cependant, l’islamophobie est aussi répandu que les autres racismes. En France, où il sert de matrice électorale à quelques politiciens de droite et d’extrême droite. Au Canada, où il s’affiche moins. Et surtout aux États-Unis, où depuis le 11 septembre 2001, il est devenu particulièrement difficile de concilier sa foi musulmane et son patriotisme.

La réalisatrice Nadia Zouaoui était invitée par l’Association des Marocains de Toronto (AMDT), le théâtre de l’Atelier 83 de Hamilton et le centre d’études Averroès, pour présenter son film intitulé De la peur de l’autre en général et de l’islamophobie en particulier. Le film reprend les histoires de trois personnes de confession musulmane à New York, à Albany (au nord de l’État de New York) et à Washington, la capitale.

Des Américains ou des résidents étrangers dont le point commun est la confession musulmane, la pratique assidue de cette religion et également d’avoir subi des abus islamophobes de la part du gouvernement américain. Une mère pakistanaise raconte que son fils déficient mental se trouve condamné à 30 ans de prison pour terrorisme; Adama, une jeune fille souriante d’origine guinéenne, est accusée à tort de vouloir servir de bombe humaine; et Raed Jarrar, dont les droits ont été bafoués à cause d’un t-shirt avec des caractères arabes.

« Tous ces personnages je les ai sélectionnés à partir du livre Patriot Acts édité par la maison Voice of Witness. Elle met la lumière sur les injustices dans la société américaine », a expliqué la réalisatrice après la projection.

Ce film produit par Al Jazeera a étonné dans le milieu du cinéma québécois. « Un gérant de salle a même refusé de passer le film en me disant qu’au Québec, on préférait les immigrés qui ressemblent à M. Lazhar », affirme la réalisatrice. Des immigrés discrets, pas des religieux. « D’ailleurs, ce sont les gens qui paraissent religieux qui souffrent le plus et ceux qui se taisent », relève Nadia Zouaoui.

Après la projection, un débat a eu lieu. Pour Mohamed Sekkak, président de l’AMDT, « c’est important de sensibiliser les gens; c’est pour ça que nous avons organisé cet évènement ».

Photo : De gauche à droite : Milloud Chenouf, Saïd Benyoucef, Abdelkader Filali, Mohamed Sekkak, Fouad Boutaya, Nadia Zouaoui et Imane Benyoucef.

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